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qui ont accidenté çà et là, plus ou moins irrégulièrement, sa surface. Mais c’était partir d’un principe faux, car si ces mêmes phénomènes sont soumis, dans leur distribution superficielle, à certaines lois géométriques, ce qui peut être, le plus simple examen fait voir qu’ils ne sont soumis à aucune règle dans le temps, que de grandes portions de cette superficie n’en ont pas ressenti pendant des laps de temps énormes, tandis que sur d’autres ils se sont répétés dans un temps relativement assez court. En outre, dans l’ordre physique pas plus que dans l’ordre politique, des instants de perturbations, de troubles, de violence ne peuvent servir de dates pour une chronologie régulière, et il serait tout aussi illogique de vouloir marquer les âges de la terre par les accidents que certaines parties de sa surface ont éprouvés, que la chronologie d’un peuple par les révolutions, les émeutes et autres circonstances fortuites qui ont momentanément interrompu la marche de son existence normale. Ce principe n’ayant d’ailleurs pas été exposé dans un traité méthodique ni dans une classification générale de la science, mais seulement dans des applications particulières et accessoirement à la terminologie ordinaire, nous n’en parlons que pour mémoire.

Nous sommes ainsi conduit à chercher ailleurs le principe de la chronologie de la terre, c’est-à-dire dans ce qui est régulier. Comme nous évaluons le temps par le cours des astres, il faut le chercher ici dans ce qui est le produit naturel et constant de sa vie propre, dans la succession des phénomènes normaux de sa surface et non dans les accidents produits par des causes internes et indépendantes des lois qui régissent ces mêmes phénomènes.
Indépendance des phénomènes dynamiques et biologiques.

Or, cette indépendance avait été d’abord méconnue ; on avait cru à une sorte de solidarité entre les accidents physiques qui avaient leur cause à l’intérieur et les changements survenus à l’extérieur dans les produits de la vie ; il y avait entre ces deux ordres de faits, si différents quant à leur origine, une apparence de relation qui pouvait séduire au premier abord. Mais lorsqu’on vint à comparer les terrains des