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« Pour mieux juger les questions de ce genre, on pourrait les présenter sous la forme suivante : soit a le nombre des espèces connues d’un dépôt tertiaire dont on veut déterminer l’âge ; A le nombre total ou absolu des espèces qu’il renferme ; b le nombre des espèces connues dans les mers actuelles ; B le nombre absolu de toutes les espèces qui y vivent ; c le nombre des espèces reconnues communes à a et b, ou au dépôt tertiaire et à la faune actuelle ; C le nombre absolu des espèces fossiles qui ont encore leurs identiques vivantes. Ces six quantités pourront être mises sous la forme , , . Dans ces nombres fractionnaires, tous les numérateurs sont connus, mais les dénominateurs ne le sont pas, et C, qui est le nombre cherché et non pas c, quantité variable dont on se sert à tort, ne sera obtenu que lorsque les rapports et le seront eux-mêmes. Dans ces expressions, les numérateurs sont incessamment variables. Si, en effet, par suite de nouvelles recherches il pourra devenir , puis , puis et enfin, si l’on arrive à connaître tous les fossiles du dépôt tertiaire, on aura . Il pourra en être de même pour  ; mais la proportion ne croîtra pas nécessairement dans le même rapport Ainsi si , on pourra obtenir successivement et ainsi de suite. Mais peut-être n’arrivera-t-on jamais à avoir , condition cependant indispensable pour avoir , c’est-à-dire le rapport exact ou le nombre absolu des espèces du dépôt tertiaire qui vivent encore. À cette condition seule, la partie numérique de la question sera résolue ; mais il restera ensuite à apprécier les causes d’erreurs résultant de la bonne ou mauvaise détermination des espèces.

« De son côté, M. Agassiz a également fait voir que, zoologiquement, la méthode, en apparence si simple et si facile, des nombres proportionnels était artificielle et devait être