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graduellement aux facultés plus élevées des organismes supérieurs.

Des noms, justement célèbres à d’autres titres dans les sciences, ont, dans ce siècle même, appuyé de leur autorité ces vues d’un autre âge. De Lamarck et Ét. Geoffroy Saint-Hilaire ont eu pour antagoniste dans cette voie G. Cuvier qui n’a jamais admis que les influences exercées par les différentes manières de vivre ou par d’autres causes extérieures aient pu changer une espèce en une autre, et à bien plus forte raison les caractères génériques ou ceux des familles. MM. Oken et d’Alton en Allemagne, Unger à Vienne, Grant en Angleterre, n’en ont pas moins persisté à soutenir que, puisque nous ne connaissons aucune force naturelle qui ait pu produire les espèces, il faut qu’elles soient provenues de la transformation d’une espèce antérieure voisine et ordinairement plus simple. Mais de ce que nous ne connaissons pas une chose il ne s’ensuit pas nécessairement qu’une autre soit vraie ou démontrée ; or, ici nous ne voyons qu’une simple affirmation opposée à une négation basée sur l’observation des faits actuels.

Les expériences directes exécutées dans ces derniers temps et avec les précautions les plus délicates semblent avoir démontré le peu de fondement de l’hypothèse des générations spontanées et par conséquent avoir renversé la base même de la théorie biologique des transformations ; mais nous reviendrons sur ce sujet dans le chapitre suivant, consacré à l’Espèce, et nous n’avons à rappeler ici que les données les plus générales déduites de l’observation directe.

Les organismes les plus anciens que nous connaissions, ceux que l’on trouve dans les premiers sédiments de la surface de notre planète, qui en ont conservé quelques traces, détruisent, comme ceux de la nature actuelle, l’hypothèse que les êtres les plus parfaits proviennent de modifications séculaires d’espèces antérieures moins élevées. Les mollusques et les crustacés ont assisté aux premières manifestations de la vie. Ceux-ci même sont les plus constants et les plus variés dans les couches les plus basses de la série géologique. Ainsi, sur