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comme nous le verrons ci-après. En l’adoptant, c’eût été annuler dans ces mêmes circonstances l’hypothèse de l’élection naturelle ou du moins ses corollaires. Les réflexions du traducteur à ce sujet sont d’ailleurs très-justes, et, hypothèse pour hypothèse, celle d’Éd. Forbes a l’avantage d’être très-simple et de s’accorder avec ce que nous savons des oscillations de l’écorce terrestre.

Les faits particuliers aux îles océaniques n’ont pas besoin, pour leur population, d’autres explications que ceux des continents ; nous chercherons ci-après les lois de la distribution générale des êtres organisés, dont les bases ont été posées il y a plus d’un siècle, et que l’auteur paraît ignorer en partie. Il remarque néanmoins l’absence de batraciens et de mammifères terrestres dans les îles océaniques, ce qu’il regarde comme tout naturel à son point de vue, tandis que, d’après la théorie de la création directe, on ne voit pas, dit-il, pourquoi il n’y en avait pas. On conçoit cependant très-bien, lorsqu’on admet les centres de création, que les îles qui en étaient le plus éloignées ou séparées par des dispositions que les circonstances ultérieures n’ont pas modifiées n’aient point reçu de populations de mammifères terrestres ou autres qui exigeaient des communications directes. On comprend également pourquoi aucun mammifère terrestre n’a été signalé dans des îles éloignées de plus de 300 milles d’un continent ou d’une très-grande ile. Ce serait l’inverse qui ne se comprendrait pas. Dire que les créations indépendantes ont dû avoir lieu partout et de la même manière, c’est une supposition purement gratuite de la part de l’auteur, pour s’en faire un argument favorable à sa propre hypothèse.

Il s’étonne qu’il y ait dans ces mêmes îles des mammifères aériens ; mais il est également évident que s’il devait y en avoir, c’était précisément ceux qui avaient la faculté de voler et qui pouvaient venir d’ailleurs ; il n’y a pas à attribuer le fait à la force créatrice plutôt qu’à l’élection naturelle qui a besoin aussi de les faire arriver par la même voie. Il resterait à savoir si ces espèces sont exclusivement propres à ces îles, ce qui est fort douteux. M. Darwin, qui trouve les données paléontologiques