Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des faits, plus de clarté dans le développement et l’enchaînement des idées et de s’exprimer dans une langue dont les difficultés ne soient pas venues s’ajouter à celles du sujet lui-même. Avec ces qualités, indépendantes de la valeur des idées son nom eût acquis une popularité que d’autres ont obtenue de leur vivant à bien moins de titres, mais que peut-être la justice tardive de l’avenir ne lui refusera pas.
Exposition.

Par un examen attentif des faunes et des flores qui ont successivement peuplé la surface du globe nous pourrons arriver, dit Bronn[1], à déterminer le moment où telle ou telle espèce animale ou végétale a commencé à paraître dans les eaux ou sur le sol émergé, en un point donné ; nous pourrons également assigner le terme de son existence, sans pour cela que la raison de son apparition ni celle de sa disparition nous soit connue. Il nous sera donc possible d’exposer d’une manière plus ou moins complète, suivant l’état de la science en chaque lieu, la série des êtres organisés qui s’y sont développés dans le temps, mais la cause même ou la loi fondamentale de cette succession nous échappera probablement toujours, parce qu’elle doit tenir au principe même de la création dont nous ne connaissons que les effets. Nous ne devons à cet égard rechercher que les probabilités, en écartant de nos spéculations les hypothèses qui nous paraissent les moins fondées.
Hypothèses sur l’origine des êtres organisés.

On a supposé longtemps que l’idée des générations équivoques ou spontanées, qui aujourd’hui encore trouve des défenseurs, bien qu’appliquée aux animaux les plus inférieurs, ceux qui se placent à la limite des deux règnes, pouvait servir à expliquer l’origine première des êtres plus élevés. On pensait que devenues successivement plus parfaites et plus compliquées par l’action d’une force inhérente à leur nature et favorisées par les conditions du milieu ambiant, ces ébauches avaient pu atteindre

  1. Essai d’une réponse à la question de prix proposée par l’Académie des sciences (Supplément aux Comptes rendus de l’Académie des sciences, vol. II, p. 511 ; 1861). — C’est à ce travail couronné par l’Académie en 1856, et dont l’ouvrage précédent est une traduction allemande, que se rapportent nos citations.