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Les victoires supposées remportées au profit des faunes plus récentes sur les plus anciennes sont des triomphes imaginaires. Lorsqu’on considère les faunes en elles-mêmes et par rapport aux conditions dans lesquelles elles ont vécu, on reconnaît qu’elles ont chacune tout le développement et la perfection, qu’elles devaient avoir, et la prédominance, que souvent nous accordons à tel ou tel organisme sur tel ou tel autre, ne résulte que de l’état de nos connaissances, ou de nos idées personnelles sur l’importance comparative de tel ou tel organe, de telle on telle fonction.

Le savant voyageur anglais devait se ranger à une opinion suggérée par M. Agassiz : que les animaux anciens ressemblent à l’embryon des animaux actuels de la même classe, de sorte que la succession géologique des formes éteintes serait paralléle au développement embryogénique des formes récentes. C’est là sans doute une idée ingénieuse mais dont on attend encore la démonstration, car nous ne pouvons regarder les quelques faits allégués à l’appui que comme de simples indications.

(P. 476.) La succession des mêmes types dans les mêmes régions pendant les dernières périodes tertiaires est un résultat important des recherches de nos jours, envisagé par M. Darwin comme très-favorable à ses idées ; mais nous craignons qu’en cela il ne se fasse encore illusion, car les mammifères terrestres de l’époque quaternaire présentent tous des dimensions supérieures aux types correspondants actuels ; la loi d’élection naturelle, de perfectionnement, de beauté, de grandeur, ne leur aurait donc pas été appliquée par exception, comme nous avons vu précédemment que le bénéfice en aurait été refusé aux êtres les plus inférieurs. Pourquoi ces injustes distinctions ? et comment l’auteur de si belles études dans l’Amérique méridionale n’a-t-il pas été frappé du démenti que donnait à son hypothèse la comparaison de la faune ensevelie dans les pampas avec celle qui vit actuellement sur leurs immenses surfaces ?

Ici, comme précédemment, il serait inutile de reproduire le résumé du chapitre, notre analyse devant en tenir lieu ; nous