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les différences de leurs faunes ; c’est rentrer ici dans l’influence des causes physiques extérieures que l’on avait rejetées d’abord.

Nous en dirons autant de la section qui traite des affinités des espèces éteintes entre elles et avec les espèces vivantes (p. 462) ; l’auteur y trouve encore l’occasion de citer ses exemples favoris d’oiseaux domestiques et son tableau de la dichotomisation des formes dérivées qui s’applique très-bien, suivant lui, aux faits concernant les affinités naturelles des formes éteintes, soit entre elles, soit avec les vivantes. Avec toutes les considérations qu’il y ajoute, ce principe est tellement élastique, dans son interprétation et son application, qu’on serait plutôt étonné de rencontrer un résultat qui n’y rentrât pas.

(P. 470.) Relativement au degré de développement des formes anciennes, comparé à celui des formes vivantes, M. Darwin répète encore que l’élection naturelle doit tendre à spécialiser de plus en plus l’organisation de l’individu et à le rendre plus parfait et plus élevé, ce qui n’empêche pas qu’elle ne laisse subsister un nombre considérable d’êtres à structure simple et peu développée. Nous ne pouvons que répéter à notre tour ce que nous avons déjà dit sur le même sujet, savoir : que ce n’est pas une loi, puisque dans tous les temps ces contraires ont subsisté ; qu’on ne peut pas admettre qu’un principe s’applique, dans des limites qui ne sont ni motivées, ni tracées, et qu’il s’exerce sur telle portion de l’organisme et non sur telle autre. Il y a toujours eu la proportion d’animaux inférieurs et supérieurs nécessaire à l’équilibre général de la nature. Il est incontestable que, si l’hypothèse était une véritable théorie, la masse des animaux inférieurs aurait dû diminuer relativement à celle des supérieurs. Qui donc oserait dire qu’ils sont aujourd’hui moins répandus dans nos mers qu’ils ne l’étaient à l’époque des trilobites ? Or, il est manifeste, et la raison en cela, d’accord avec l’observation, répugne à admettre le contraire, que les animaux supérieurs se sont développés dans la série des âges sans préjudice des inférieurs aussi nombreux actuellement que jamais.