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et pendant cette longue succession d’âges inconnus le monde doit avoir fourmillé d’êtres vivants. Pourquoi ne trouvons-nous pas de preuves de ces longues périodes primitives ? C’est une question à laquelle je ne saurais complètement répondre. »

Ainsi, pour que la théorie proposée soit vraie, il faut admettre, comme ci-dessus, qu’il a existé toute autre chose que ce que l’on connaît ; ce que nous savons du présent et du passé ne lui suffit nullement. C’est donc une théorie bien exigeante et qui semble courir grand risque de n’être jamais vérifiée. Ce qui suit montre également sa faiblesse et son peu de consistance. On a beau remonter dans le passé, il faut toujours arriver à un moment organique initial, à une création première, spontanée ou autre, et nous verrons plus loin comment l’auteur aborde ce nœud de la question où il est forcément conduit.,
Chap X.

Succession géologiques des êtres organisés.

M. Darwin, que l’on a vu dans le chapitre ix dédaigner les résultats de la paléontologie parce qu’ils étaient trop incomplets et trop insuffisants pour être un argument de quelque valeur, et qui s’est efforcé de démontrer qu’on ne pouvait rien induire contre sa théorie du peu que l’on savait, peut-être parce que, ces données lui étaient défavorables, s’attache à faire voir au contraire dans le chapitre suivant, où il traite de la succession géologique des êtres organisés, que cette même théorie est parfaitement compatible avec tout ce que l’on sait sur l’apparition lente et successive des espèces nouvelles, de leur différente vitesse de transformation, sur les espèces une fois éteintes qui ne reparaissent plus, sur les groupes d’espèces qui suivent dans leur apparition et leur disparition les mêmes lois que le espèces isolées, etc. (p. 445) ; puis il passe à l’extinction des espèces (p. 447).

« D’après la théorie de l’élection naturelle, dit-il, l’extinction des formes anciennes et la production des formes nouvelles et plus parfaites sont en connexion intime. » Plus loin il ajoute, conformément à sa théorie (p. 452) : « Qu’en ce qui concerne les époques les plus récentes nous pouvons admettre que la production de formes nouvelles a causé l’extinction d’un nombre à