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révéler encore l’existence de nombreux degrés de transition aussi serrés que nos variétés actuelles, et reliant entre elles toutes les espèces connues ; telle est la plus importante des objections qu’on puisse élever contre ma théorie. » Mais nous avons déjà vu qu’il y en avait bien d’autres, soit admises, soit éludées.

(P. 425.) Après quelques comparaisons avec ce qui pourrait se passer actuellement dans la Malaisie et les régions environnantes, l’auteur ajoute : « Nous ne pouvons pas espérer de trouver dans nos formations géologiques un nombre infini de formes transitoires qui, d’après ma théorie, ont relié les unes aux autres les espèces passées et présentes d’un même groupe dans la chaîne longue et ramifiée des êtres vivants. » Qu’est-ce donc qu’une théorie qui ne s’appuie que sur des abstractions, sur des résultats de la domestication ou de l’influence directe et tout à fait anormale de l’homme, et qui cherche en vain, dans l’étude de la nature actuelle et de la nature passée, le plus petit argument en sa faveur, sans avoir même l’espérance que les découvertes à venir puissent le lui apporter ?

L’apparition soudaine de groupes entiers d’espèces voisines, qui serait évidemment contraire à l’hypothèse de M. Darwin, est ensuite discutée par une argumentation assez spécieuse, mais qui au fond ne prouve rien ; car de ce que tel type que l’on a cru d’abord commencer à tel ou tel point de la série a été reconnu ensuite avoir commencé plus tôt, cela n’explique nullement la cause de l’apparition qui reste toujours à démontrer. Que la famille des rudistes, par exemple, vienne à être prouvée plus ancienne que la craie, il faudra toujours expliquer sa naissance pendant la formation jurassique. Tout le reste du raisonnement ne porte que sur des négations et des incertitudes ; aucun fait net, clair et probant ne vient soulager le lecteur de ces assertions vagues, incessamment reliées les unes aux autres par une chaîne continue de suppositions.

(P. 429.) Si les découvertes de nouvelles formes augmentent chaque jour nos catalogues paléontologiques, cela confirme ce que chacun sait, qu’à cet égard la science n’est pas finie et