Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hautes montagnes, renferme peu de coquilles pétrifiées, tandis que les pierres tendres, colorées, des montagnes basses de la Franche-Comté et du Bugey en sont remplies[1]. La Dôle et ses environs, la roche du Chalet où les restes fossiles sont abondants, les couches oolithiques ou composées de grains concrétionnés sont décrits successivement, et ces derniers corps sont rapportés à leur véritable origine par l’auteur. Quant aux couches repliées en chevron qu’il remarque çà et là, il ne suppose point que cette disposition soit le résultat d’une action mécanique postérieure à leur dépôt.
Porte du Rhône

Dans l’examen de la perte du Rhône (p. 325), de Saussure distingue, non pas des assises successives, mais différentes natures de pierre composant les parois de la gorge que parcourt le fleuve, et sans aucune vue stratigraphique. Il signale des fossiles, tels que des Ammonites et des Turbinites, dans le banc supérieur des roches calcaires, et la couche d’argile pyriteuse au-dessous du banc coquillier ; dans l’argile et le sable verdâtre sont des Ammonites de formes variées, des Gryphites striées (probablement l’Inoceramus sulcatus), des échinites et des fragments d’orthocératites (probablement de Hamites).

En faisant ici (p. 336) une excursion dans le champ de la zoologie microscopique, l’auteur sépare très-justement des Nummulites les corps lenticulaires (Orbitolina), dont une des couches de cette localité est pétrie, mais il est porté à les considérer plutôt comme un minerai de fer terreux que comme les restes d’un animal ou d’une plante ; quant aux Nummulites elles-mêmes, elles sont, de sa part, l’objet d’une dissertation assez étendue et d’hypothèses dont nous avons déjà démontré le peu de fondement[2].
Le Jorat

Revenant ensuite aux bords du lac de Genève, il en décrit la rive septentrionale et particulièrement le Jorat, composé de grès ou mollasse et qui forme la ligne de partage des eaux qui

  1. Mém. de M. de Lezay-Marnesia sur les fossiles d’orgelet. (Acad. de Besançon.)
  2. D’Archiac et J. Haime, Monographie des Nummulites, p. 16.