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de fécond pour expliquer la formation des rides moins anciennes de l’écorce terrestre et, par suite, la théorie stratigraphique et chronologique des chaînes de montagnes,

Comme dans la plupart des ouvrages généraux contemporains dont nous parlerons ci-après, Breislak énumère dans celui-ci (p. 337) tous les fossiles connus alors, depuis les Éléphants, les Mastodontes, le Megatherium, le Megalonyx, jusqu’aux polypiers ; mais, comme dans ces traités aussi, il mentionne à peine les restes d’invertébrés et cite seulement quelques végétaux, ce qui prouve qu’il ne comprenait pas encore toute l’importance de ces débris organiques relativement à la géologie.

Dans ses réflexions générales sur la distribution des fossiles, l’auteur examine et rejette successivement l’hypothèse des inondations ou déluges, celles du déplacement de l’axe de la terre, des écroulements, reproduite et développée par de Luc, et semble revenir à l’opinion de Buffon, qu’il modifie de la manière suivante : pour expliquer la présence des coquilles sur les hautes montagnes, il suppose que l’Océan était divisé en un certain nombre de mers partielles, étagées à différents niveaux au-dessus les uns des autres, hypothèses qu’il préfère à ces cataclysmes prodigieux, dit-il (p. 402), qui auraient transporté les dépôts déjà consolidés loin des lieux où ils s’étaient formés. Néanmoins, après avoir rappelé des faits assez nombreux, il y revient (p. 412) en disant : « il résulte de tout ce que nous avons dit que l’état actuel de notre globe a été déterminé par une série de cataclysmes dont il n’est pas possible de retrouver le principe, et dont il faut chercher l’histoire sur la superficie de la terre et dans les chaînes de montagnes. » Pensée certainement très-juste, et si Breislak eût continué, à travers les temps, l’hypothèse qu’il avait seulement appliquée au commencement, il eût trouvé l’explication qu’il cherchait, tandis que celle qu’il propose, à partir de l’existence des eaux à la surface du globe, n’est pas plus fondée que toutes celles qu’il combat.

Il semble d’ailleurs admettre plus loin, du moins en partie avec Buffon (p. 413), que la mer couvrait, à l’origine, les cimes