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mérite. Or, si l’on trace du nord-ouest au sud-est une coupe des Alpes du Vicentin aux monts Euganéens, en y introduisant les données fournies par Arduino, non-seulement cette construction sera très-facile, mais encore on sera frappé de l’analogie du résultat avec celui que l’on obtient d’après les observations les plus récentes.

Arduino appliquait donc en 1759 au nord de l’Italie des idées plus justes encore, à certains égards, que celles de Sténon, relativement à la Toscane un siècle auparavant, et tout à fait conformes à celles de nos jours, de sorte que la géologie, stratigraphique, dans ce qu’elle a de plus essentiel, avait été déjà parfaitement comprise dans ce pays à l’époque dont nous parlons.

Vers le même temps, Ferber[1], minéralogiste suédois, appliquait des principes analogues dans sa description des différents massifs de terrain observés pendant deux voyages de Vérone à Innspruck et de Vienne à Venise. Il remarqua très-bien que la série des roches calcaires, schisteuses et granitiques vers l’axe de la chaîne, se reproduisait dans le même ordre sur les deux versants opposés.

Auteurs de la seconde moitié du xviiie siècle. Si nous reprenons actuellement l’examen des travaux moins spécialement géologiques, nous verrons qu’après Matani, qui s’est occupé des environs de Pistoie, et Schiavo, de la Sicile (1748), Donati[2], en étudiant les produits organiques et inorganiques du lit de l’Adriatique, a cherché à se rendre compte de la formation des conglomérats coquilliers. Il a constaté que le fond de la mer à la plus grande analogie avec la surface du sol émergé aux environs et qu’il s’y forme encore des roches ou agrégats de lumachelle et de tuf dans toute l’étendue de son lit. Il s’est occupé des fossiles des diverses parties de l’Istrie, et il a signalé des os de mammifères dans un rocher, près de l’île de Rogosniza, sur le territoire de Sebenico et vers Dernis, près de

  1. Lettres sur la Minéralogie, traduites par le baron de Dietrich, p. 105, 495, etc.
  2. Historia natural. marina del Adriatico, Venezia, 1750.