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tard Réaumur soutenir contre Méry et Hérissant, qui le faisaient croître comme les os de vertébrés.

Sténon a constaté les rapports des fossiles avec les couches sédimentaires qui les renferment et la véritable origine des uns et des autres. Il a distingué le premier les couches formées dans la mer de celles déposées dans les eaux douces, ainsi que les caractères des coquilles des unes et des autres. L’explication qu’il a donnée du mode de formation des dépôts de sédiments est très-juste au point de vue mécanique et physique, comme sous celui de leur position relative et de leurs formes normales. Il en conclut que les couches qui sont aujourd’hui perpendiculaires ou inclinées à l’horizon lui étaient parallèles lors de leur formation. La première cause qui les aurait ainsi placées sur leur tranche aurait été une violente secousse imprimée de bas en haut, soit par l’effort de vapeurs qui tendaient à se dégager de l’intérieur, soit par la chute des strates après l’enlèvement de ceux qui leur servaient d’appui. Ces effets rendraient compte des inégalités de la surface terrestre, telles que les montagnes, les vallées, etc.

Ces changements dans la position des couches de la terre, cause première des reliefs de la surface, constituent non-seulement l’idée fondamentale de la théorie de Sténon, mais sont devenus aussi la base de celles de nos jours, les plus en faveur à juste titre, et il a fallu un siècle et demi pour faire triompher une vérité aussi simple en apparence.

Les dislocations des couches, continue-t-il, ont frayé le passage aux sources des montagnes, à des courants d’air, à des exhalaisons fétides, à des produits de combustion, à tous les contenus des filons, tels que les minéraux déposés sur les parois et à l’intérieur des fentes, produits qui sont tous postérieurs aux roches qui les renferment et résultent de la condensation des vapeurs provenant de l’intérieur.

Après avoir ainsi exposé une théorie presque complète des phénomènes géologiques les plus essentiels, Sténon s’est attaché à en faire l’application à la Toscane, où il a distingué six périodes ou six états différents de sa surface. Celle-ci aurait été