Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/506

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les réflexions d’Alex. Brongniart sur le parallélisme des sédiments tertiaires des bassins de la Tamise et du Hampshire avec ceux du bassin de la Seine, déjà signalé par Webster et représenté sur sa carte en 1814 (antè, p. 192), ne sont pas empreintes de moins d’exactitude que celles qu’il émet sur les relations des couches du même âge dans la Flandre, le Hainaut et le Brabant. Mais c’est dans l’appréciation de l’âge de la mollasse et du nagelfluh de la vallée suisse, regardé comme plus récent que celui du gypse de Paris, et surtout dans le rapprochement bien plus extraordinaire ; pour le temps où il écrivait, des calcaires noirs compactes des Diablerets, élevés au nord-est de Bex, à plus de 3000 mètres au-dessus de la mer, des roches vertes à Nummulites de Glaris, du Pilate, de Saarnen, etc., avec le calcaire grossier de Vanves, de Vaugirard, de Montrouge, etc., qu’éclate surtout le profond jugement de Brongniart et sa foi absolue dans la valeur de son principe.

Appuyé sur les mêmes caractères paléozoologiques, il n’hésite pas à rapporter au même horizon les dépôts du pied méridional des Alpes dans le Véronais et le Vicentin, dépôts qu’il désigne, dans un mémoire spécial, par l’expression de terrain Calcaréo-trappéen[1], et dont nous avons vu que les naturalistes italiens du siècle dernier s’étaient beaucoup occupés. Les fossiles du val Ronca, du Monte-Viale, du val Nera, du Mont-Bolca, de Montecchio-Maggiore ne lui permettent pas de douter de ce parallélisme, et « il résulte, dit-il, de ces rapprochements (p. 334), que tous ces terrains sont analogues dans leurs caractères importants, non-seulement aux terrains de sédiments supérieurs, mais à la partie de ces terrains qui est inférieure au gypse. La présence de certaines espèces de coquilles particulières à cette partie, telles que les Camérines

  1. Mémoire sur les terrains de sédiment supérieur caloaréo-trappéens du Vicentin, in-4 avec 6 pl. de fossiles, 1823. ─ Les principaux résultats de ce travail avaient été insérés auparavant dans la Description géologique des environs de Paris.