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des corps et la doctrine de la génération par la putréfaction. Vers ce temps, l’emploi du microscope, qui s’était répandu, permettait une étude plus approfondie de la structure intime des êtres organisés.

En 1640, nous voyons D. Sala rassembler de nombreuses pétrifications provenant des collines du Vicentin, puis se former à Bologne le cabinet d’Aldrovande, dont Ambrosini a donné la description sous le titre de Museum metallicum. On y trouve représenté pour la première fois ce beau fossile si commun dans les collines tertiaires supérieures du Bolonais, la Concha polyginglima de Scheuchzer (Perna maxillata, Lam.) et d’assez nombreux débris de vertébrés (poissons et mammifères).

1656-1664 Les descriptions de musées particuliers, telles que celles de la collection Moscardi de Vérone, de Settaliano, à Milan, etc., se multipliaient sans détruire les préjugés, faute d’une étude directe plus attentive de la nature, et aussi par la crainte de froisser les opinions générales ou intéressées, toujours opposées à la manifestation de la vérité. Ce dernier motif, comme nous aurons occasion de le faire remarquer ailleurs, a été certainement le plus puissant pour comprimer l’essor naturel de l’esprit humain pendant le xviie siècle comme dans le précédent.

N. Sténon Ainsi Sténon, né à Copenhague en 1638, mais qui résida longtemps à Florence, à la cour du grand-duc, publia en 1667 l’anatomie de la tête d’un Squale, et quoiqu’il en tirât la conviction que les Glossopètres provenaient d’animaux voisins, il émit cette opinion avec une telle réserve qu’il ne convainquit personne.

Dans son Prodrome d’une dissertation sur le solide contenu naturellement dans un autre solide[1], il s’est attaché à démontrer que le test des coquilles est formé par une matière que secrète le corps de l’animal, opinion que nous verrons plus

  1. Nicolai Stenonis de Solido intra solidum naturaliter contento dissertationis prodromus. Florentiæ, 1669, et une éd. de Lugd. Batav. 1679.