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Buffon ; son Discours sur les révolutions de la surface du globe, ainsi qu’on peut en juger, n’est pas une œuvre de haute portée comme synthèse ; il est faible, et l’on pourrait même dire presque nul, hormis en ce qui concerne ses propres travaux. Il n’a point de valeur géologique directe, et, comme idée générale ou vue géogénique, il n’est pas seulement bien au-dessous de la Protogæa et des Époques de la nature, mais nous le placerions encore après ce qu’ont écrit, sur le même sujet, Breislak, Brocchi et plusieurs autres.

On voit, donc, en résumé, que Cuvier n’avait pas de système arrêté en géologie ; il suivait de loin, de très-loin même, les idées de son temps ou d’autres plus anciennes, et il n’en a émis aucune qui lui fût personnelle. Il n’est donc le créateur d’aucune méthode d’observation, il n’a découvert aucun principe dont l’application lui appartienne, et les exagérations de ses panégyristes tombent devant une analyse et une discussion raisonnées de l’ouvrage qui doit être regardé comme l’expression la plus générale et la plus complète de ses vues, en même temps qu’elle en est la dernière et comme le couronnement.

Si nous avons tant insisté sur ce discours, c’est, comme nous le disions tout à l’heure, à cause de l’autorité si justement acquise de son auteur en zoologie et en anatomie comparée, autorité que quelques personnes, par suite d’un dévouement qui fait honneur à leurs sentiments pour un si grand maître, voudraient aussi lui attribuer en paléontologie générale, théorique et stratigraphique. Cette autorité, nous croyons, dans l’intérêt de la vérité et de la science, devoir la lui refuser ; Cuvier était. assez riche de son propre fonds pour n’avoir pas besoin qu’on lui attribuât un mérite d’emprunt.
Defrance.

Enfin, le dernier naturaliste qui, dans l’ordre des temps, vient clore cette liste de noms si remarquables par leurs travaux paléozoologiques, ne remplit point comme les précédents de hautes fonctions scientifiques ; il ne fut revêtu d’aucun des honneurs qui s’y attachent, mais il n’en fut pas moins digne de toute l’estime de ses contemporains, et rendit, par ses recherches, que dirigeait un excellent esprit d’observation, de