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Cardano appuya aussi cette opinion, déjà émise par les philosophes de l’antiquité ; mais alors surgit la secte des scolastiques, qui appliqua aux fossiles l’idée des générations équivoques d’Aristote, idée suivant laquelle la production des coquilles dans la terre était due à certaines influences occultes.

Mattioli[1], qui le premier appela l’attention sur les poissons fossiles du mont Bolca dans le Vicentin, partagea cette erreur de son temps, et, d’un autre côté, Fallope regardait comme de simples concrétions les défenses d’Éléphant découvertes dans la Pouille.

Jusqu’en 1574 aucune vue générale n’avait été émise sur ce sujet ; ce ne fut que lorsque le goût des collections minéralogiques commença à s’introduire que l’on étudia plus spécialement les fossiles, qu’on y comprenait. La plus riche de cette époque était celle du pape Sixte-Quint, où se trouvaient rassemblées beaucoup de pétrifications provenant de la Toscane, de l’Ombrie, du Véronais, des environs de Rome, etc. Elle fut décrite et les objets figurés par Mercati dans le Metallotheca vaticana, que publia Lancisi sous Clément XI, près d’un demi-siècle après. Mais le nombre des matériaux ni leurs caractères n’éclairèrent point davantage l’auteur sur leur véritable origine, qu’il attribua toujours à l’influence des corps célestes.

Calceolari de Vérone, dont le musée d’histoire naturelle fut décrit par G. B. Olivi, attribuait aussi les Tellines, les Chames, les Peignes, les cornes d’Ammon, les Nautiles, etc., à de simples jeux de la nature[2].

André Césalpin, le premier botaniste qui traita des végétaux à un point de vue méthodique, en les rangeant d’après un système fondé sur la fructification, s’occupa des os d’Éléphant découverts à San Giovanni, dans le Val d’Arno, reconnaissant que c’étaient des corps organisés abandonnés par la mer.

  1. Discorsi sopra Dioscoride, lib. V, Introd. Ed. 4a, 1551 ; ed. 1a, 1544.
  2. De reconditis et præcip. collectan. à Franc. Calceolario Veron., etc, Verona, 1584, et Venezia, 1593.