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rien de vague, n’ont aussi rien d’arbitraire ; enfin, c’est dans ces événements plus rapprochés de nous que nous pouvons espérer de trouver quelques traces des événements plus anciens et de leurs causes, si toutefois il est encore permis, après de si nombreuses tentatives, de se flatter d’un tel espoir. »

Ainsi, comme on a pu le remarquer par un passage que nous avons rapporté (p. 428), on peut dire que Cuvier voyait mieux l’avenir de la science que le présent et surtout que le passé.

Tout ce qu’il dit ensuite de la série des terrains est évidemment emprunté aux géologues du temps et plus particulièrement aux idées d’Alex. Brongniart, à qui il rend ici une entière justice pour la plus grande part qu’il a prise à l’ouvrage signé de leurs deux noms, et Cuvier cesse de s’égarer dès qu’il suit un guide aussi sûr. Enfin, il expose (p. 302) un tableau des terrains, tracé par Alex. de Humboldt. C’est, dit-il, le dernier résumé des efforts de tous les géologues, ce que nous avons grand’peine à nous persuader.

En effet, pour le terrain tertiaire, ce tableau ne comprend guère que celui du bassin de la Seine, et encore n’y voit-on pas distingué le calcaire à Hélix du Gâtinais, les sables supérieurs au calcaire grossier, ni les sables inférieurs du Soissonnais. Les lignites de cette dernière localité sont à leur place, et cependant, en parlant plus haut du Lophiodon qu’on y avait trouvé, Cuvier n’accordait pas une aussi grande ancienneté à ces dépôts, où il ne mentionne plus actuellement que des reptiles. L’argile de Londres est mise avec le calcaire grossier, mais il n’est point question du plastic clay ni des dépôts lacustres du Hampshire décrits depuis longtemps. La mollasse et le nagelfluh, probablement de la Suisse, sont placés au niveau de l’argile plastique. Les dépôts tertiaires les plus étendus et les plus anciennement décrits, ceux des collines sub-apennines, sont complètement omis. La formation crétacée et le groupe wealdien ne sont indiqués que dans le nord de la France, en Angleterre et le nord de l’Allemagne. La formation jurassique, très-réduite, n’y montre point les divisions de W. Smith, et le lias paraît être placé au niveau du muschelkalk, bien qu’il soit au-dessus dans le texte