immédiatement précédés ; c’est que la mer n’a été pour rien dans cette dernière révolution, puisque, excepté dans son voisinage immédiat ou à une faible distance des côtes actuelles, le long de quelques fleuves et non loin de leur embouchure, les. dépôts quaternaires, ceux avec des débris de grands mammifères qui préoccupaient tant et à si juste titre le célèbre anatomiste, ces dépôts, disons-nous, ne renferment aucun débris marin de cette courte période. En outre, loin de se coordonner avec d’anciens rivages, ils rayonnent constamment à partir des reliefs actuels du sol. Aucun fond de mer d’une certaine étendue n’a été émergé alors, et l’auteur eût été sans doute fort embarrassé de citer quelques myriamètres carrés qui fussent dans ce cas.
Toutes ses assertions sont donc sans fondement en tant qu’elles s’appliquent au dernier cataclysme dont les animaux quaternaires et peut-être l’homme ont été témoins. Elles prouvent en outre combien, il y a quarante ans, on se faisait une idée peu exacte des phénomènes les plus à notre portée, les plus faciles à apprécier, sinon quant à leur cause première, du moins quant à leurs effets. Attribuer à la mer les dépôts de cailloux roulés et les sables à ossements de nos vallées, et les dépôts argile-sableux des plateaux dans lesquels il n’y a aussi que des coquilles fluviatiles et terrestres dont les analogues vivent encore aux environs, ou bien des coquilles fossiles roulées provenant des roches en place qui bordent la vallée, c’est prouver qu’on n’a jamais examiné une sablière de la plaine de Grenelle ni la plus petite exploitation de terre à brique de la Picardie, c’est perpétuer une erreur manifeste contre laquelle s’élevait déjà, chez nous, il y a trois siècles, Bernard Palissy. Ces généralisations de Cuvier ne sont donc pas seulement faibles et sans originalité, mais encore en contradiction avec les faits.
Ces passages qui semblent résumer si bien les pensées de l’auteur, nous les avons reproduits d’après la sixième édition de son discours, celle de 1830, pour prévenir toute objection ; or, s’il était permis, en 1810 et en 1821, d’ignorer le mouvement de la science à l’étranger, il n’en était pas de même à la plus récente de ces dates ; aussi serait-on tenté de croire que cette