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stratigraphiquement parlant, on ne peut pas dire que ces études aient rien ajouté de bien essentiel aux modestes esquisses de Lavoisier et de Coupé.

On doit remarquer néanmoins, pour ne rien omettre, que dans leur coupe générale et idéale (pl. 1, fig. 1), Cuvier et Brongniart indiquent un terrain d’eau douce inférieur, avec Limnées et Planorbes, entre le gypse, et le grès marin inférieur, et reposant également sur le calcaire siliceux. Ce même terrain d’eau douce est indiqué dans la coupe n° 2, au-dessous du gypse de Saint-Leu, dans le puits de la rue Rochechouart et à Saint-Ouen ; mais, excepté la coupe du puits donnée (p. 170), nous ne voyons nulle part ce fait si important, mentionné dans le texte. (p. 9 et 26), où, au contraire, le premier et le plus ancien terrain d’eau douce, caractérisé par des Limnées et des à Planorbes, est toujours représenté par les marnes blanches supérieures au gypse.

Le système adopté dans la construction des profils que Cuvier et Brongniart ont joints à leur mémoire peut aussi expliquer, jusqu’à un certain point, leurs incertitudes, le défaut d’ensemble dans leurs vues générales et les erreurs de stratigraphie. La disposition tronçonnée ou discontinue des coupes, les vides ou lacunes laissés entre leurs diverses parties, l’excessive exagération des hauteurs par rapport aux distances, horizontales, étaient plus propres à masquer les fautes qu’à les faire apercevoir et à les corriger, car on n’est point alors forcé de remplir ces lacunes, ni d’expliquer la relation des terrains sur tous les points d’une ligne donnée, et l’on ne représente que ceux que l’on a vus ou que l’on connaît le mieux. En outre, ces recherches, limitées aux parties centrales du bassin, devaient en exagérer l’importance relative, et elles ne donnaient pas d’éclaircissements suffisants sur certains faits, sur certains rapports dont l’explication ne pouvait se trouver que vers les extrémités nord et est de cet ensemble de dépôts. Nous verrons, en effet, tout à l’heure, que la véritable théorie générale de ceux-ci n’a été bien saisie que par un autre géologue, qui, dans le même temps, procédait en s’avançant des bords du bassin vers son centre.