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8° des sables blancs supportant le tout. Il donne une énumération des fossiles telle qu’on pouvait la faire alors, et fait remarquer leur bel état de conservation.

Plus loin dans cette direction, les mémoires de Poiret Sur les tourbes pyriteuses du Soissonnais[1], s’ils avaient été mieux appréciés, auraient pu prévenir les discussions que ces dépôts occasionnèrent un demi-siècle plus tard. Ces mémoires, en effet, non-seulement renferment d’excellentes observations sur la. composition, l’origine, le mode de formation et les usages de cette substance, mais encore des appréciations fort justes sur leur position et leur âge. « Ces tourbes, dit-il[2], n’ont pas été déposées par les eaux de la mer, mais dans les eaux douces, à l’endroit où on les trouve aujourd’hui, ce qui est prouvé par le banc de coquilles fluviatiles, placé entre deux couches de tourbes. Des dépôts marins sont venus recouvrir cette tourbe formée et précipitée dans des eaux douces ; donc son existence est antérieure à la présence des eaux de la mer dans ce pays. » Mais, n’ayant pas encore observé la tourbe pyriteuse sous les montagnes calcaires, il n’admet qu’avec réserve son antériorité à ces mêmes montagnes. F. Lemaître, dans son Essai sur la topographie minéralogique du ci-devant district de Laon et d’une partie de celui de Chauny[3], avait aussi étudié avec soin ces dépôts, connus dans le pays sous le nom de cendrières ; mais il n’était pas certain non plus qu’ils passassent sous les plateaux calcaires, et cela parce qu’il ne retrouvait pas leurs affleurements au même niveau de l’autre côté des collines. Cette raison était beaucoup meilleure que toutes celles qu’ont données depuis les antagonistes de l’antériorité ; cependant elle n’était pas concluante, parce que ces mêmes dépôts constituent des amas discontinus et non des couches suivies comme les sables et les calcaires qui les recouvrent. Quant à l’opinion de Coupé[4], qui

  1. Journal de phys., vol. LI, p. 292 ; 1800. — Ib., vol. LIII, p. 1 ; 1801. — Ib., LVII, p. 249.
  2. 2e Mém., loc. cit., vol. LIII, p. 17 ; 1801.
  3. Journ. des mines, an V, vol. VI, p. 853.
  4. Lettre à Poiret (Journ. de phys., vol. LII, p 150 ; 1801).