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d’animaux marins devaient avoir été recouverts par la mer[1].
Historiens, poëtes et naturalistes.

Hérodote mentionne les coquilles qui se trouvent sur les montagnes de l’Égypte comme une preuve du séjour de la mer[2] Pausanias[3] décrit une carrière de calcaire coquillier, à Mégare, comme le seul exemple de cette sorte de pierre qui soit cité en Grèce. Il remarque qu’elle est tendre, blanche et remplie de coquilles. Xénophon[4] mentionne des temples et d’autres constructions où de semblables pierres ont été employées. Théophraste, dans un livre qui ne nous est point parvenu, mais que connaissait Pline, signale l’ivoire fossile et des os d’Éléphant trouvés dans la terre[5]. Ses deux livres sur les pétrifications ont été perdus ; celui sur les pierres nous reste encore avec l’Histoire des plantes. Aristote est regardé comme le père de ce que l’on a appelé de nos jours la théorie des causes actuelles, c’est-à-dire de l’opinion qui attribue tous les changements physiques et organiques survenus à la surface de la terre aux seules causes qui agissent encore sous nos yeux, en les supposant prolongées pendant un laps de temps dont l’imagination peut à peine se faire une idée,

Nous ne remarquons pas d’ailleurs que les écrivains plus spécialement naturalistes, au moins d’après ce que nous en savons, tels qu’Aristote et Théophraste chez les Grecs et Pline chez les Latins, aient émis des idées bien précises sur la nature et l’origine des fossiles, ce qui est assez singulier avec cette croyance généralement répandue que les surfaces occupées par la terre et par la mer changeaient constamment et

  1. Voyez aussi sur ce sujet Strabon, Géographie, liv. I, p. 85, éd. de Almenodus. — Pomponius Mela, lib. I, chap. VII.
  2. Histoire, vol. I, p. 139, éd. 1850, trad. de Larcher.
  3. Dans Attica.
  4. Dans Anabasis.
  5. Pline, liv. XXXVI, chap. XVIII ― C’était probablement aussi des os d’Éléphant fossile trouvés à Caprée, dont Auguste se montrait si curieux et qu’il rassemblait dans ses maisons de campagne, comme le dit Suétone : Qualia sunt Capreis immanium belluarum ferarumque membra prægrandia quæ dicuntur gigantum ossa et arma heroum. (Suétone, Vie d’Auguste, sec. LXXII.)