Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/393

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Touraine.

On a déjà vu que les dépôts coquilliers ou faluns, si riches dans la Touraine, avaient attiré l’attention de Réaumur et de Buffon. Plus tard, un voyageur anglais, nommé Odanel, confia à Bruguières les notes qu’il avait recueillies à ce sujet et qui furent publiées par ce dernier[1]. Les localités de Sainte-Maure, de Bossé, de Sainte-Catherine-de-Fière-Bois, de la Bosselière, où les faluns sont particulièrement exploités, sont décrites avec soin et exactitude. La Sauvagère, qui, dans ses Recherches historiques, avait parlé de ces dépôts sans les avoir vus, est vivement et justement critiqué pour avoir attribué leurs coquilles à une végétation spontanée ; il est certain que le temps de ces rêveries était passé. Bruguières ne fait d’ailleurs aucune mention des recherches antérieures qu’il devait connaître. Enfin Veau de Launay s’est aussi occupé de ce sujet[2].
Anjou.

De Gensanne[3] qui avait visité les environs de Doué, en Anjou. donne une description qui n’est pas sans intérêt. « À deux lieues de Saumur, près de la petite ville de Doué, il y a, dit-il, un banc de coquillages très-étendu, presque sans mélange de substances étrangères, la plupart entiers et bien conservés. Ces faluns renferment un très-grand nombre de coquilles de différentes espèces, des ossements de vertébrés marins, des dents de Requins ou Glossopètres, des Oursins, etc. Toutes les couches sont disposées par ondes régulières, telles qu’une mer médiocrement agitée a dû les arranger, à mesure que ces coquillages étaient déposés par les testacés qui vivaient dans ces parages. Ce banc, qui a jusqu’à 60 ou 80 pieds d’épaisseur, est assis sur un fond de vase noire qui constitue un des meilleurs engrais pour la culture des terres. Les maisons du village souterrain de Soulanget sont toutes taillées dans ces faluns, et les ouvertures supérieures des cheminées se voient à fleur de terre ; ce qu’il

  1. Journ. d’hist. naturelle, vol. II, p. 34.
  2. Journ. de phys., vol. LXI, p. 404 ; 1805.
  3. Hist. naturelle de la province du Languedoc, vol. II. ─ Discours préliminaire, p. 6 ; 1776.