Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/387

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs schistes, J. C. Bruguières[1] a repris la question déjà traitée par Lhwyd et Woodward en Angleterre, par Scheuchzer pour l’Allemagne et la Suisse, par Ant. de Jussieu en France, lorsqu’il s’occupa des schistes houillers de Saint-Chamond. Ce dernier, sans l’avoir complètement résolue, s’est cependant approché davantage de la vérité que ses prédécesseurs. Quant à Bruguières, il fait remarquer que la face inférieure des feuilles, celle qui porte les fructifications, est, par suite de sa plus grande porosité, pénétrée de la matière de la roche enveloppante et ne se détache jamais de celle-ci. Il en résulte que l’empreinte en relief des fougères doit être la substance même de la feuille à l’état fossile, devenue charbonneuse ou pénétrée par les parties les plus fines du schiste. Il n’y a donc, à proprement parler, qu’une seule empreinte, c’est celle qui est en creux et qui présente la face supérieure de la feuille ainsi conservée.

Après avoir étudié les plantes fossiles des diverses exploitations des Cévennes, l’auteur pense qu’elles diffèrent souvent dans chacune d’elles ; puis, s’occupant plus particulièrement des fougères, car les végétaux rapportés à des bambous, des bananiers, des palmiers-dattiers et à des troncs d’arbres sont d’une détermination plus douteuse, il a pu distinguer 3 espèces de fougères caractérisées par de Jussieu, 4 décrites et figurées dans l’Herborium diluvianum de Scheuchzer, et 3 dont les analogues vivraient encore à Madagascar.

Des empreintes de poissons et même d’ophidiens existeraient, suivant lui, avec les plantes ; quant aux coquilles citées dans des grès, il est probable qu’elles appartenaient à l’étage inférieur du lias des environs.

Pour Bruguières, ces couches à empreintes végétales résultent d’un dépôt régulier, lent, dont les plantes ont vécu à peu de distance de la côte et à une faible hauteur au-dessus du niveau de la mer, comme les plantes des continents actuels. Il n’y a d’ailleurs aucune analogie entre la disposition générale qu’affectent ces empreintes et celles que l’on trouve dans des tufs

  1. Journ. d’hist. naturelle, vol. I, p. 109 ; 1792.