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examine les parties adjacentes des Allbères au Sud et du delta du Rhône au Nord, décrit les environs de Montpellier, de Nismes, et se trouve ramené à parler encore de ses calcaires primitifs. Dans l’histoire naturelle du Gévaudan, qui occupe le volume VI, les dépôts que nous désignons aujourd’hui sous le nom de lias sont fort bien indiqués partout où ils existent, puis viennent les calcaires des environs de Mende et la région schisteuse et granitique du même pays.

Enfin, le volume VII renferme diverses lettres sur des sujets d’histoire naturelle, la description des environs de l’Argentière et une correspondance avec l’abbé Roux, qui s’appuyait sur les idées de Rouelle. Dans ses répliques, Giraud-Soulavie expose clairement, et, à ce qu’il nous semble, pour la première fois en France, les vrais principes de la paléontologie stratigraphique, en faisant voir que les fossiles diffèrent par leur âge et la superposition des couches qui les renferment, et non suivant les divers lieux géographiques où on les rencontre, ainsi que cela résulterait de la disposition des amas de Rouelle (antè, p. 265), si vantée par Desmarest qui avait adopté aussi les expressions d’ancienne et de nouvelle terres.

« Il est certain, dit l’abbé Soulavie (vol. VII, p. 156 des Lettres), que telle contrée contient une plus grande abondance de telle espèce de coquilles ; mais cette différence ne dépend pas de la variété du site dans un tel lieu, ni de tel centre, ni de tel autre placé ici ou là, mais de la différence de l’époque de formation des carrières. Ainsi, la mer ne nourrissait plus des Ammonites, précisément parce qu’elle est aujourd’hui à Marseille et qu’elle n’est plus en Vivarais, où il y a des Ammonites pétrifiées, mais elle n’en produit plus parce que ces coquilles appartiennent à d’autres époques ou à d’autres climats. La différence des coquilles dans les pierres est établie sur la différence d’antiquité et non sur la différence locale ; et, quand même une chute de terrain précipiterait le Bas-Vivarais au-dessous de la Méditerranée, il ne suit pas de là que cette mer, refluant de ce côté-là, produisit les anciennes coquilles qu’elle produisait alors ; la succession des