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terrain houiller, en assimilant le tout au produit d’une même période continue. Ce qu’il dit ensuite de l’origine et du mode de formation des couches de charbon de terre ne diffère pas beaucoup de ce que l’on dirait actuellement à ce sujet, et surtout on ne s’exprimerait pas avec plus d’exactitude et d’élégance qu’il ne le fait dans le passage suivant, qui semble avoir été écrit de nos jours :

« Les détriments des substances végétales sont donc le premier fond des mines de charbon ; ce sont des trésors que la nature semble avoir accumulés d’avance pour les besoins à venir des grandes populations. Plus les hommes se multiplieront, plus les forêts diminueront. Les bois ne pouvant plus suffire à leur consommation, ils auront recours à ces immenses dépôts de matières combustibles, dont l’usage leur deviendra d’autant plus nécessaire que le globe se refroidira davantage ; néanmoins ils ne les épuiseront jamais, car une seule de ces mines de charbon contient peut-être plus de matière combustible que toutes les forêts d’une vaste contrée[1]. »

Ce que nous avons déjà dit des caractères des 4e, 5e et 6e époques suffit pour faire juger de leur importance relative et de leur valeur au point de vue de la science actuelle, aussi n’y reviendrons-nous plus ; mais disons quelques mots d’une septième époque, dont il n’était pas question au commencement de son livre, et que Buffon ajoute ici (p. 402) : c’est celle où la puissance de l’homme a secondé la puissance de la nature.

(P. 403.) « Les premiers hommes, dit-il, témoins des mouvements convulsifs de la terre, encore récents et très-fréquents, n’ayant que les montagnes pour asiles contre les inondations, chassés souvent de ces mêmes asiles par le feu des volcans, tremblants sur une terre qui tremblait sous leurs pieds, nus d’esprit et de corps, exposés aux injures de tous les éléments, victimes de la fureur des animaux féroces, dont

  1. Voyez sur ce sujet tout ce que dit Buffon dans son article spécial sur le charbon de terre. Minéraux, vol. III (vol. V de l’ouvrage, p. 398), édit. de 1828.