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au diamètre de la terre, aurait modifié sensiblement la vitesse de son mouvement de rotation.

Revenant encore à l’idée que les animaux d’alors étaient plus grands que ceux de nos jours, il cite à l’appui les dimensions de certaines Ammonites, les pachydermes et autres mammifères fossiles ; mais on peut dire qu’il ne soupçonnait pas la succession des faunes et des flores comprises dans sa troisième époque. En lui assignant une durée de 20000 ans, il dit que les végétaux terrestres ont dû se développer en offrant aussi des espèces, perdues aujourd’hui, qui ont, comme les coquilles, des caractères tropicaux. Il croit, en outre, se rendre compte de l’accumulation des végétaux pour former les couches de houille en supposant qu’ils se sont reproduits pendant tout ce laps de 20000 ans, et c’est là une erreur qu’il eût évitée, s’il eût connu les travaux descriptifs déjà exécutés de son temps ; il y aurait vu que les couches de charbon, quel que soit d’ailleurs le temps exigé pour leur formation, ne constituent en réalité qu’une petite fraction des dépôts réunis dans cette même époque.

Buffon pensait que les argiles étaient le premier dépôt qui s’était précipité au fond des eaux, et que les calcaires, avec la plupart des animaux marins, étaient venus ensuite ; il déduisait cette théorie générale de ce que lui avaient fait connaître des puits de quelques centaines de pieds de profondeur, exécutés dans les petits vallons des environs de Montbart[1]. « Le temps de la formation des argiles, dit-il (p. 184), a donc immédiatement suivi celui de l’établissement des eaux. Le temps de la formation des premiers coquillages doit être placé quelques siècles après ; et le temps du transport de

  1. Dans ces fouilles faites en août 1774, on atteignit une couche remplie de Bélemnites dont Buffon donne une description fort exacte ; il distingue la structure du cône enveloppant, l’obliquité de son axe, le cône alvéolaire cloisonné et son enveloppe se prolongeant, dans les individus bien conservés, fort au delà des cloisons pour constituer un cornet très-mince, de plusieurs pouces de longueur, etc. — Voy. Hist. des minéraux, vol. III (vol. V des Œuvres), éd. de 1828.