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Peut-être dira-t-on que ce sujet eût été mieux placé dans un traité écrit que dans un cours oral auquel nous le faisons servir d’Introduction. En effet, les auteurs qui, dans ces derniers temps, ont publié des ouvrages généraux sur les corps organisés fossiles auraient dû remplir cette lacune, et l’eussent fait sans doute beaucoup mieux que nous ; mais, puisqu’ils s’en sont complètement abstenus et n’y ont même fait aucune allusion, nous avons cru pouvoir essayer d’accomplir une tâche qui, depuis le grand ouvrage de Walch et Knorr, qui date de près d’un siècle, n’avait préoccupé sérieusement aucun naturaliste. Nous pourrions ajouter que les auteurs des xviie et xviiie siècles étaient, à cet égard, relativement plus instruits et plus scrupuleux que nous ne le sommes aujourd’hui.

Les personnes qui ont écrit incidemment sur l’histoire de la géologie et de la paléontologie, et nous sommes obligé d’y comprendre G. Cuvier, ne se sont guère occupées que de signaler les erreurs des écrivains, de faire ressortir ce qu’il y avait de faux, de ridicule même dans certaines de leurs spéculations, et ils ont passé légèrement sur ce qu’il pouvait y avoir de bon, au milieu de cet amas d’hypothèses hasardées et de faits mal ou incomplètement observés. En général, ces études rétrospectives sont très-superficielles, se répètent souvent les unes les autres et manquent de vues générales ou d’ensemble ; ce sont comme des analyses de chroniques qui n’ont rien de la solidité de l’histoire et sont dénuées de toute vue philosophique.

Pour éviter ces inconvénients et rendre complètement notre pensée, nous ne nous bornerons pas à une simple énumération des données paléontologiques, mais nous suivrons avec une égale attention le progrès des recherches stratigraphiques, intimement liées avec la considération des fossiles. Nous présenterons simultanément la marche de la science sous ces deux points de vue, destinés à s’éclairer mutuellement et qui ne pourraient être séparés sans perdre tous deux de leur intérêt, de leur certitude et de leur utilité pratique.

D’un autre côté, ce travail ne remplirait point, encore son