l’existence d’anciens volcans en Auvergne, mais il obtint très-peu de crédit ; l’idée parut à beaucoup de personnes une extravagance, et même à Clermont un professeur distingué, qui attribuait les scories volcaniques à des restes d’anciennes forges établies par les Romains dans le voisinage de ces montagnes, avait plus de partisans que les naturalistes de l’Académie. Par degrés, cependant, l’obstination de l’ignorance fut vaincue, et quelques années après[1], le mémoire de Desmarest sur l’origine des basaltes leva toutes les incertitudes.. »
On voit que, dans cette narration du géologue anglais, l’imagination a fait tous les frais d’un voyage en Italie, d’un dîner à Montélimart dont un des convives aurait eu à peine un an, puisque Faujas est né en 1750, du pavé basaltique de la ville ressemblant à une voie romaine, d’un voyage à travers le Vivarais, etc. Si nous cherchons ce qui a pu donner lieu à ce petit roman, nous le trouverons probablement dans cette autre circonstance : qu’en 1775, c’est-à-dire 24 ans après sa découverte, Guettard, parcourant le Dauphiné, se rencontra avec Faujas à Montélimart, et que ce fut à propos de la publication de ce dernier sur les volcans du Vivarais que l’attention fut appelée de nouveau sur ceux de l’Auvergne. Guettard, dont les droits avaient été attaqués, revint sur cette question dans la préface de la Minéralogie du Dauphiné, où nous venons de voir qu’il fit imprimer la lettre de Malesherbes comme pièce justificative.
Les résultats si curieux que Guettard avait obtenus de ses premières recherches en Auvergne l’engagèrent à y retourner de nouveau, et il publia en 1759 un mémoire sur la minéralogie de ce pays, accompagné d’une carte[2]. Il fait remarquer combien il est singulier que toutes ces pierres blanches ou grises, calcaires ou marneuses de la Limagne n’aient point présenté de coquilles, car personne n’avait pu