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suffirait seule pour immortaliser son nom, qui passa presque inaperçue lorsqu’il l’annonça et qu’il fut encore obligé de revendiquer 28 ans après ; nous voulons parler de l’existence des volcans anciens du centre de la France, restés inconnus jusqu’à lui et que personne ne soupçonnait. Nous pourrions trouver encore, dans cette ignorance profonde où l’on resta jusque vers le milieu du xviiie siècle des caractères physiques les plus remarquables et les plus frappante du plateau central, la preuve du peu d’intérêt que pendant longtemps on a porté chez nous aux choses de la nature. D’ailleurs, le mémoire où Guettard a consigné sa découvertes nous paraît un des meilleurs qu’il ait écrits et ses descriptions ont une exactitude qu’on ne surpasserait pas aujourd’hui.

Après quelques détails pétrographiques sur le Nivernais, l’auteur continue ainsi[1] : « Ce fut à Moulins que je vis les laves pour la première fois ; je les reconnus d’abord pour des pierres de volcans, et je pensai dès lors qu’il devait y en avoir eu un dans le canton d’où l’on disait que ces pierres étaient apportées. L’envie que j’eus de voir ce pays ne fit qu’augmenter dans les différents endroits où la route me conduisait et où je pouvais retrouver cette pierre employée dans les batiments. Arrivé enfin à Riom, je ne pus me persuader que, cette ville étant, presque entièrement bâtie de cette pierre, les carrières en fussent bien éloignées ; j’appris qu’elles n’en étaient qu’à deux lieues. J’y allai donc ; je n’eus pas commencé à monter la montagne qui domine le village de Volvic, que je reconnus qu’elle n’était presque qu’un composé de différentes matières qui sont jetées dans les éruptions des volcans. Cette montagne a la figure qui est assignée aux volcans, dans les descriptions que nous en avons ; elle est conique ; sa base est formée par des rochers de granite gris-blanc ou d’une couleur rose pâle, qui sont très-durs et qui prennent un assez beau poli ; le reste de la montagne n’est plus qu’un

  1. Mém. sur quelques montagnes de la France qui ont été des volcans. ─ Mém. de l’Acad. r. des sciences pour 1752, p. 27 (publiés en 1756).