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dans la grande entreprise de l’Atlas minéralogique de la France auquel plus tard Monnet devait aussi attacher son nom. Mais, à l’exception d’un mémoire dont nous parlerons plus loin, tous les travaux géologiques et minéralogiques de l’illustre chimiste sont restés en manuscrits, ou bien leurs résultats pratiques ont été portés sur les 16 premières feuilles de l’atlas publiées par Guettard.

M. Dumas qui donne en ce moment tous ses soins à l’édition des œuvres complètes de Lavoisier, a bien voulu nous confier les manuscrits et les journaux des voyages que ce dernier a exécutés pendant les années 1764, 65 et 66 sur divers points de la France, mais particulièrement dans le nord ; et l’on peut affirmer que si ils avaient été coordonnés et publiés en même temps que les feuilles de l’Atlas minéralogique, notre pays se fût trouvé alors plus avancé qu’aucun autre de l’Europe. Ces itinéraires, suivant toutes les directions entre la Loire, la Belgique et les Vosges, montrent parfaitement les relations des couches, surtout au-dessus de la craie ; partout les coupes de détails sont prises avec soin, et de temps en temps réunies et résumées pour chaque petite région naturelle.

Lavoisier, avec les idées très-justes qu’il a exprimées dans des profils théoriques représentant la position relative des montagnes à couches plus ou moins redressées avec les collines et les plateaux en couches horizontales, ne pouvait manquer de saisir la stratigraphie générale du bassin de la Seine, et, à cet égard, on ne peut pas douter, lorsque l’on compare ses notes avec les travaux imprimés de Guettard, qu’il ne comprit beaucoup mieux que ce dernier les lois générales de la succession des couches.

Lavoisier s’occupa aussi de l’exécution matérielle de l’Atlas minéralogique de la France, comme on le voit dans ses rapports adressés en 1772 à M. Bertin, alors ministre d’État et qui encourageait ce grand travail de tout son pouvoir ; mais le seul résultat graphique qui paraisse remonter à cette époque est le Tableau de l’atlas géographi-minéralogique de France, entrepris par les ordres du Roi (une feuille sans date ni nom d’auteur). C’est une carte de la France divisée en 214 compartiments