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de la Basse-Normandie, il pourrait bien se faire qu’il y eût une uniformité entre ces deux provinces, et qu’elle pourrait même se trouver dans le reste entre la France et l’Angleterre. Je cherchai donc à constater cette idée par la lecture de quelques morceaux qui traitassent de cette matière. Celle que je fis des ouvrages de Childray et de Gérard Boat, sur l’histoire naturelle d’Angleterre et d’Irlande, me prouva ma conjecture, et je reconnus que, s’il y avait de la différence, elle n’était pas considérable, et que la plus grande venait de celle qu’il y a dans l’étendue en largeur de ces deux royaumes. »

Dans tout ceci l’auteur ne semble considérer que les caractères superficiels du sol ; voyons comment il comprenait l’examen d’une montagne. « Une montagne, dit-il (p. 369), est un amas de différentes matières placées les unes au-dessus des autres avec une espèce de régularité, et par des bancs dont la situation est horizontale ou plus ou moins inclinée. Le premier de ces bancs, c’est-à-dire celui qui est à la surface de la terre, est formé par de la terre proprement dite ; ce banc n’est ordinairement que de 5 ou 4 pieds, quelquefois plus, quelquefois moins ; il est suivi par un autre qui est de glaise, de marne ou de blocaille, c’est-à-dire de petites pierres qui, ordinairement, sont de la nature de celles qui composent les bancs suivant. Ces bancs sont de pierre de taille dure ou tendre, de grès, de marbre ou d’ardoises, etc. Ils sont ordinairement séparés les uns des autres par un cordon de glaise ou de marne ; souvent ce n’est pas seulement un cordon, mais La masse est si considérable qu’elle forme même un banc d’une grande hauteur, qui souvent est suivi par d’autres bancs de pierres semblables à ceux qui le précèdent ou qui en sont peu différents. Tous ces bancs sont communément posés sur le sable, et ils descendent plus ou moins profondément dans l’épaisseur des montagnes. »

On le voit, Guettard procédait absolument comme de Maillet dans l’examen des montagnes, mais avec moins de netteté, moins de précision dans les détails et moins d’élévation dans le but ; d’un autre côté, il y mit plus de persévérance et obtint des