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qui en ont parlé. « M. de Maillet, dit-il en terminant cette longue analyse (p. 385), me paraît avoir bâti son système sur plus de vérités de fait et plus de principes de physique reconnus qu’aucun de ceux qui, comme lui, se sont embarqués dans la recherche d’une origine du monde, uniquement due à des combinaisons de la matière. Ce qu’il a bien vu en cosmographie est entré dans notre provision de faits ; ce qu’il a mal vu, détruit par des faits, m’a conduit à les faire connaître, et ses erreurs sur l’origine de ce qui a vie nous ont donné occasion d’apercevoir combien, sur ce point, l’histoire naturelle et la physique sont impuissantes. » Il est certain qu’en faisant intervenir une puissance surnaturelle dans la question, comme on a vu que le faisait de Luc, on se dispense de tout effort d’imagination et l’on n’a pas besoin de chercher l’origine des animaux et des végétaux terrestres dans une transformation des espèces aquatiques laissées à sec par l’éloignement de la mer.

Ces dernières vues de de Maillet sont d’ailleurs, comme celles qu’émit J. Robinet dans ses Considérations philosophiques sur la gradation naturelle des formes de l’être, où le but général de la nature aurait été la tendance vers l’homme, manifestée par des produits qui lui ressemblaient de plus en plus, ces vues, disons-nous, sont celles que reproduisit, soixante ans après, de Lamarck, dans sa Philosophie zoologique, en y ajoutant tout ce que les progrès de la science et ses études personnelles pouvaient avoir de confirmatif à leur égard. Elles sont d’ailleurs tout autant du domaine de l’anthropologie spéculative que de celui de la paléozoologie positive, et, quant à cette dernière, plus elle s’agrandit, plus elle vient combler de lacunes dans la série des êtres, et moins elle justifie ces idées de transformations des types, vers lesquelles beaucoup de personnes manifestent aujourd’hui encore une certaine tendance.
Auteurs divers du milieu du xviiie siècle.

Avant de nous occuper des travaux de deux naturalistes qui tiennent, mais à des titres différents, une grande place dans l’histoire de la science pendant le second tiers du xviiie siècle, nous devons mentionner quelques recherches, qui, pour être être