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dans les séries zoologique et botanique, aux animaux et aux plantes qui les ont produits, et nous ferons remarquer dès à présent qu’il en a été de même à toutes les époques et que c’est encore une des lois générales de la nature. Ainsi, les infusoires, les rhizopodes, les polypiers, les radiaires, les bryozoaires et les mollusques testacés ont concouru et concourent encore plus efficacement à augmenter la masse des sédiments que les restes des vertébrés, qui n’y entrent presque pour rien. De même, les cryptogames et les phanérogames monocotylédones ont plus contribué que les végétaux dicotylédones à la formation des amas charbonneux des divers âges, depuis les anthracites et les houilles du terrain de transition jusqu’aux tourbes de nos marais.

Si l’on songe, en outre, que les agents physiques et chimiques les moins énergiques en apparence, mais les plus constants, concourent surtout à la préparation, à l’accumulation et à l’arrangement des matières sédimentaires exclusivement minérales, tandis que les manifestations les plus puissantes des forces mécaniques de l’intérieur du globe ne sont que des accidents plus ou moins limités dans leur étendue, interrompant momentanément l’ordre des phénomènes réguliers, sans autre influence sur ces dépôts que de les avoir dérangés par places, on en conclura que la nature semble, de tout temps, avoir choisi, dans les trois règnes, précisément les moyens les plus faibles, les plus simples et les plus lents pour modifier incessamment la surface de la terre.

Confiante dans l’avenir qui ne peut lui manquer, elle laisse à l’incalculable série des siècles le soin de transformer cette surface et les êtres organisés qui l’habitent