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que les coquilles sont distribuées dans les couches d’une manière constante et que souvent deux ou trois d’entre elles suffisent pour faire juger de toutes celles qui doivent se trouver réunies dans le même banc, circonstance analogue, dit-il, avec ce que l’on observe dans les mers actuelles et dans la distribution des végétaux.

En signalant d’une manière particulière les bancs de Numismales, qu’il regarde comme des espèces d’Ammonites, de Launay fait remarquer que leur position à plat prouve qu’elles ont dû vivre là où leurs dépouilles se sont accumulées ; il distingue également les moules des coquilles qui les ont produits et décrit la marche de la nature pour opérer le remplissage de celles-ci, Il ne pense pas, comme beaucoup de naturalistes le croyaient encore, que ces divers fossiles marins eussent leurs analogues vivants dans les mers de l’Inde. Il n’admet pas non plus que toutes les pétrifications doivent être attribuées au déluge. N’étendons pas, dit-il, les effets de ce phénomène au delà des justes bornes que la raison et l’expérience nous prescrivent.

Ainsi, au point de vue théorique et pratique, on doit reconnaître que Limbourg et de Launay étaient réellement fort avancés pour leur époque, et leurs idées comme leurs travaux ne le cédaient en rien à ce que nous ont montré leurs contemporains les plus éclairés en Italie, en Allemagne et en Angleterre.

L’Oryctographie de Bruxelles, ou description des fossiles tant naturels qu’accidentels découverts jusqu’à ce jour dans les environs de cette ville, par F. X. Burtin[1], n’est qu’une simple iconographie dans laquelle les corps organisés fossiles ne sont pas distribués suivant les couches d’où ils proviennent. L’auteur est beaucoup moins avancé que ceux des mémoires précédents, quoique venu après eux. Ici les terres sont seulement décrites d’après leurs caractères minéralogiques. Ce sont les sables, les argiles, le calcaire, le gypse, les pierres magnésiennes, les marnes et le terreau. Burtin s’occupe plus particulièrement des

  1. In-f° avec 32 pl. coloriées. Bruxelles, 1784.