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la part du jésuite voyageur à ce dernier égard, et plus encore sur ce que dit Manoel Ayres de Cazal[1], qui aurait trouvé près de Rio das Contas (Brésil) la cuirasse d’un animal de plus de trente pas de long. Les côtes avaient une palme et demie de large ; une dent molaire, sans sa racine, pesait quatre livres, et il fallut quatre hommes pour détacher la mâchoire inférieure.

Il s’écoula soixante ans avant qu’on sût à quoi s’en tenir sur cette découverte. En 1855, une carapace semblable, mais moins grande, fut trouvée sur les bords du Pedernal, dans le gouvernement de Monte-Video, et devint l’objet de discussions fort animées, parce qu’on la rapportait à un autre genre a d’édenté.

Ces Tatous fossiles reçurent de M. R. Owen le nom de Glyptodon, à cause de leurs dents sculptées et plus compliquées que i celles des genres voisins de la même famille. Elles portent deux cannelures longitudinales profondes, latérales, qui les divisent en trois parties. Chaque mâchoire a 8 dents semblables de chaque côté. La mâchoire inférieure, dont l’angle se relève beaucoup, a sa branche montante très-haute, et le condyle est aussi élevé que l’apophyse coronoïde. Les pieds très-courts ont 5 doigts, dont 4 sont garnis d’ongles aplatis.

Le corps est recouvert de plaques osseuses, constituant par leur réunion une véritable cuirasse, mais non disposées par bandes comme dans les Tatous. Ces plaques hexagones sont unies par une suture dentée et présentent en dessus de doubles rosettes. Celles de la queue sont verticillées et chaque verticille se compose de deux rangées.

Jusqu’à ce qu’on eût trouvé ces plaques recouvrant les os du squelette, on les attribuait au Megatherium. Les espèces de Glyptodon que l’on a rencontrées depuis dans ces mêmes dépôts quaternaires des pampas sont distinguées par la forme de leurs plaques et leurs divers ornements.
Mégaterium.

En 1789, le marquis de Loretto, vice-roi de Buenos-Ayres,

  1. Corografia Brazilica, ou Relaçâo historico-geografica, etc., in-8. Rio-Janeiro, 1817.