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de la direction et de l’inclinaison des strates. Il constate que la première est constamment N.-E., S.-O., et la seconde au N.-O. « Cette grande uniformité dans les deux mondes, continue-t-il, doit faire naître des réflexions sérieuses ; elle nous présente un grand fait géologique. Ainsi, les directions des couches ne sont pas celles des chaînes de montagnes, et les inclinaisons ne répondent pas nécessairement aux pentes de ces dernières. Il faut convenir que cette uniformité indique une cause très-ancienne, très-universelle, très-fondée, dans les premières attractions qui ont agité la matière, pour l’accumuler dans des sphéroïdes planétaires. Cette grande cause, ajoute-t-il, n’exclut pas l’influence des causes locales qui ont déterminé de petites portions de matière à s’arranger de telle ou telle manière, selon les lois de la cristallisation. De la Métherie a judicieusement indiqué ces phénomènes, cette influence d’une grande montagne comme noyau sur ses voisines plus petites, » etc. Ainsi, cette idée de cristallisation des montagnes, que nous avons vu de Saussure adopter d’abord, que nous verrons de la Métherie professer et développer, avait aussi gagné à ce moment l’illustre disciple de Werner.

« J’ai trouvé, dit-il plus loin (p. 48), une immense quantité de pétrifications dans un grès calcaire qui couvre les pentes nord et sud de la cote de Vénézuela, depuis la cime de Saint-Bernardin à los altos de Conoma jusqu’au Cerro de Méapiré où la pointe de Puria et la Trinité. Le même dépôt paraît se représenter à la Grande-Terre de la Guadeloupe. Un nombre prodigieux de coquilles marines et terrestres, de cellulaires, de corallines, de madrépores, d’astroïtes, sont agglutinés par le grès. Les coquilles sont à demi brisées. Des bancs entiers sont formés de ces débris presque réduits en poudre. Ces dépôts récents s’étendent jusqu’à 9 et 10 lieues de la côte. »

Plus rarement et occupant des positions différentes, on trouve des coquilles pétrifiées dans un calcaire plus solide. Ce sont des Anomies et des Térébratules accumulées par places et que l’on rencontre jusqu’à des altitudes de 800 toises. Les Ammonites et les Bélemnites n’ont été observées nulle part