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plus grande échelle, comprenant les rives du Saint-Laurent, depuis la Malbaye jusqu’à Montréal, on voit indiquée la présence des fossiles dans sept ou huit localités différentes.

P. 349, Guettard fait remarquer à ce sujet qu’il serait curieux de bien caractériser ces diverses coquilles, afin de déterminer si elles sont semblables à celles de l’Europe. Il cite, dans une roche, brun noirâtre, calcarifère, à grain fin, des bords du lac-Champlain, une coquille désignée alors sous le nom de Poulette, ce qui est, d’après la figure (pl. 4, fig. 2), probablement une valve bombée d’Orthis. Il en signale d’autres dans une roche de la pointe aux Trembles, au nord de Montréal, et, à l’île Royale ; des empreintes de fougères, qui ne différeraient pas beaucoup de celles de notre continent.

Il représente (pl. 3 et 4) une grosse dent fossile, bien dessinée, mais dont il ne connaît pas l’animal. Suivant M. Gautier, médecin fort instruit de Québec, qui lui avait fourni beaucoup de renseignements pour son travail, elle provenait d’une localité bien connue qu’il ne nomme pas, mais qui est marquée sur les cartes du Canada par le nom de : canton où l’on trouve des os d’Eléphant. « Tous ceux qui ont été dans cet endroit rapportent qu’on y voit des squelettes ou ossements de ces animaux, et que les squelettes sont presque complets ; on ne se charge que des dents, parce que ce sont les seules pièces que l’on puisse transporter aisément, les autres os étant trop considérables. Ces débris de grands animaux sont dans une gorge resserrée entre deux montagnes, et enfouis dans un sol marécageux et argileux de diverses couleurs. » Nous reviendrons plus loin sur la dent figurée par Guettard.

Il donne aussi (pl. 3, fig. 3) le dessin d’un fossile, qu’il croit être une empreinte de papillon, sur une ardoise brun rougeâtre des environs du lac Champlain. Après l’avoir décrit fort en détail, il ajoute : « Enfin il n’est pas possible de se tromper sur la nature de cet animal ; on peut même déterminer qu’il est de ceux qui ne volent que la nuit, » etc. Or il est facile aujourd’hui de reconnaître, dans les deux empreintes de lépidoptère nocturne de Guettard, celles d’un Leptæna voisin du L. sericea,