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goûts, les aptitudes et l’esprit des peuples se maintiennent à peu près dans les mêmes rapports, subordonnés qu’ils sont aux influences des conditions physiques qui les entourent et à celles de certains principes qui ne permettent le progrès que dans des directions données, les autres y restant forcément étrangères. Nous ne connaissons, en effet, rien qui soit antérieur à cette remarque de Scheuchzer ; Bourguet[1] indique seulement des fossiles dans les montagnes qui sont près de Barcelone, et les quelques débris organiques (Astéries, baguettes de Cidaris Nummulites, Cyclolites) mentionnés et figurés par P. Barrère[2], comme provenant de la Catalogne, ne l’ont été qu’en 1746.

Quelques années après le père F. Jos. Torrubia a publié son ouvrage sur l’histoire naturelle de l’Espagne[3], dont le premier volume renferme plusieurs dissertations de physique, comme on disait alors, et particulièrement sur le déluge. Cet ouvrage contient 14 planches, représentant des fossiles de divers terrains et provenant de diverses localités. Après avoir reproduit le tableau de Bourguet dont nous venons de parler, l’auteur traite des fossiles et figure des dents de Squales, des Ammonites, des Nautiles, des Térébratules, des ostracées, des échinides de stellérides crétacés et jurassiques, puis un trilobite et deux crustacés de la Chine ou des îles Moluques. Il disserte longuement sur les Cunnolites (Cyclolites) signalés par Barrère et provenant de Coustouges, près Saint-Laurent-de-Cerdans, et il s’attache à démontrer que les pétrifications observées en Espagne sont de véritables corps marins. Il traite de celles des environs de Teruel, et donne, sous le titre de Gigantologia espanola, une dissertation fort étendue où se trouvent rapportés tous les documents relatifs à une prétendue race de géants qui aurait existé

  1. Indice des divers endroits où l’on trouve des pétrifications ; dans son Traité des pétrifications, p. 29, 1742.
  2. Observations sur l’origine des pierres figurées, in-8. Paris, 1746.
  3. Aparato para la historia natural española ; T. primo contiene muchas dissertationes physicas especialmente sobre il diluvio, in-4 avec 14 pl. Madrid, 1754.