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nation, ce fut aussi vingt ans plus tard qu’un digne émule de W. Smith fondait la classification de tout le terrain de transition, classification qui put faire ensuite, avec non moins, de bonheur, le tour du globe, sans avoir été trouvée en défaut[1]. »

Les couches tertiaires postérieures à la craie n’ont été représentées que d’une manière générale par. W. Smith ; mais les limites des roches crétacées, étudiées précédemment comme on l’a vu, ont été tracées avec exactitude. À partir de cet horizon jusqu’au nouveau grès rouge et même jusqu’au calcaire carbonifère, tout le classement lui appartient, car ce qui avait été fait auparavant, comme arrangement général, était peu important. On lui doit la détermination, presque toujours heureuse, des divisions géologiques les plus essentielles de la série, et de les avoir suivies et indiquées d’une extrémité de l’île à l’autre. Les districts carbonifères ont été étudiés aussi, mais avec moins de soin et de détails que le terrain secondaire. Quant aux roches N plus anciennes, elles sont encore moins représentées dans les travaux de W. Smith.

Disons maintenant en quoi consistent le mérite particulier et l’originalité de ses recherches. Ce n’est pas d’avoir tracé sur les feuilles de l’atlas de Cary les limites des divers systèmes de couches dont il avait déterminé les positions relatives ni d’avoir distingué ces systèmes par des teintes différentes, mais c’est la méthode qu’il employa, on peut même dire qu’il inventa et appliqua, pour fixer ces rapports de la manière la plus simple, la plus naturelle et la plus pratique à la fois. Elle consiste à constater d’abord la présence des fossiles qui, par leur constance, caractérisent le mieux chaque couche partout où celle-ci existe, et

  1. D’Archiac, Hist. des progrès de la géologie, vol. VI, p. 6, 1856. ─ Nous faisons ici allusion aux recherches de sir R. I. Murchison sur le terrain de transition du centre et de l’ouest de l’Angleterre, pour lequel ce savant fit ce que W. Smith avait exécuté pour le terrain secondaire. On ne peut donc refuser à l’école anglaise le mérite d’avoir établi les véritables bases géologiques de la classification des deux séries secondaire et intermédiaire, c’est-à-dire de la plus grande partie des terrains de sédiment.