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Lhwyd on Luidius, intitulé Lithophylacii britannici ichnographia[1], ou distribution classique des pierres fossiles de l’Angleterre et d’autres pays, remarquables par leur forme particulière, recueillies par lui ou par ses amis. Ce livre se distingue par son esprit essentiellement linnéen, par la précision et l’exactitude des descriptions comme par la simplicité de la méthode. C’est une énumération systématique de 1600 fossiles, animaux et végétaux, et de quelques substances minérales. Les localités d’où ils proviennent sont partout indiquées avec soin et d’une manière aussi scrupuleuse que nous pourrions le faire actuellement. On n’y trouve point ces digressions verbeuses dont les écrivains allemands de ce temps-là étaient si prodigues, et l’on conçoit que le livre de Lhwyd ait paru sous d’illustres patronages, tels que ceux de Newton, de Lister, du grand chancelier d’Angleterre, du comte de Dorset, etc. On remarque parmi ses souscripteurs, ce qui devait être bien rare alors, le nom d’un savant français, de Geoffroy[2].

C’est Lhwyd qui proposa le nom de Terebratula pour des coquilles symétriques à valves inégales et dont le crochet de la grande valve est perforé. On sait que ce nom est synonyme de celui d’Anomya, que nous avons vu adopté par F. Colonna et qui prévalut iusqu’en 1801, où Bruguière reprit la dénomination de l’auteur anglais en en séparant les Anomies actuelles.

Lhwyd désigna sous le nom d’alvéole le cône cloisonné intérieur des Bélemnites, et sous celui de Trinucleus un trilobite qui, dans ces derniers temps, est devenu le type de tout un genre de cette famille. Il a décrit des crinoïdes (Encrino Lachmundi.), des poissons, des vertèbres de reptiles (Ichthyospondylus), etc.,

  1. In-8, 25 pl. Londres, 1699. — Leipzig, 1699. ─ Acta erudit., 1609, p. 33. — Editio alt. Oxford, 1760, avec 25 pl.
  2. Nous ne savons pas précisément lequel des deux frères de ce nom, qui furent tous deux chimistes et de l’Académie des sciences, est ici désigné ; l’aîné était professeur au Jardin des Plantes et au Collège de France. On ne peut pas supposer que ce fut le fils de ce dernier, l’auteur du Traité des coquilles des environs de Paris, qui est né seulement en 1725.