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saillantes de la bande[1], et si ce pays n’était trop nouvellement cultivé et trop peu exploité par des fouilles et autres opérations que des hommes industrieux ont pratiquées dans les pays anciennement habités. Ce que je vais exposer sur les deux ordres de montagnes calcaires se rapportera donc principalement à celles qui sont à l’occident de la chaîne ouralique.

« Ce côté de ladite chaîne consiste, sur 50 à 100 verstes de largeur, en roches calcaires solides, d’un grain uni qui, tantôt ne contient aucune trace de productions marines, tantôt n’en conserve que des empreintes aussi légères qu’éparses, Cette roche s’élève en montagnes d’une hauteur très-considérable, irrégulières, rapides et coupées de vallons escarpés. Ces couches, généralement épaisses, ne sont point de niveau, mais très-inclinées à l’horizon, parallèles, pour la plupart, à la direction de la chaîne qui est aussi ordinairement celle de la bande schisteuse ; au lieu que du côté de l’orient les couches calcaires sont au sens de la chaîne en direction plus ou moins approchante de l’angle droit.

« En s’éloignant de la chaîne, on voit les couches calcaires s’aplanir assez rapidement, prendre une position horizontale et devenir abondantes en toutes sortes de coquillages, de madrépores et d’autres dépouilles marines. Telles on les voit dans toutes les vallées les plus basses qui se trouvent aux pieds des montagnes (environs de la rivière Oufa), telles aussi elles occupent toute l’étendue de la Grande Russie, tant en collines qu’en plat pays… »

  1. « Ceci donne en même temps l’explication pourquoi les pétrifications marines sont si rares dans toutes les plaines de la Sibérie et ne se trouvent abondamment que vers les côtes de la mer Glaciale, où les couches horiontales calcaires et glaiseuses sont à découvert ; pourquoi l’on ne trouve point de craie en Sibérie et par quelle raison les pierres à fusil, si communes en Russie et en Europe, y sont d’une rareté extrême, » etc. Il est probable qu’en parlant des fossiles des bords de la mer Glaciale, Pallas a plutôt en vue les dépôts quaternaires que les couches à Bélemnites, Ammonites et Cératites découvertes dans ces derniers temps par M. Middendorf. (Voy. Hist. des progrès de la géologie, vol. VII, p. 562.)