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découvert lors des inondations. Il cite un squelette déterré près du lac Tzana, entre l’lrtysch et l’Obi, une tête entière à Toumen, sur la Toura, et entre Tomsk et Kafnetsko. Suivant Billing[1], certaines îles de la mer Glaciale, entre l’embouchure de la Lena et celle de l’Indighirska, sont formées de sable, de glace et d’une multitude prodigieuse d’ossements, de dents, de défenses, etc.

J. Georges Gmelin[2], qui, en 1733, avait été attaché comme naturaliste à l’expédition de Bering, envoyée par l’impératrice Anne dans la Sibérie orientale, fit connaître le gisement de ces grands mammifères le long des rives et à l’embouchure de la Lena et de ses affluents. Le czar Pierre avait ordonné, en 1722, que l’on recherchât avec soin le corps de l’animal d’où provenait ce que l’on appelait alors des cornes de Mammont, et, l’année suivante, Spiridion Portniaghinne informa la chancellerie d’Iakoutsk qu’en allant d’Oustiansk à la mer Glaciale, à 50 lieues environ de celle-ci, il avait trouvé, dans une couche de tourbe, une tête de Mammouth avec les cornes séparées, et la tête d’un autre animal différent. Ces premières indications furent suivies d’autres recherches qui amenèrent la découverte, dans des conditions semblables, de beaucoup de restes que Gmelin n’hésita pas à rapporter, les uns à l’Éléphant, et les autres à un animal moins grand, qu’il supposa voisin du Bœuf. Il pensait que ces animaux, pour éviter quelque danger, avaient dû fuir vers le nord, où ils seront morts de faim et de froid, et que d’autres avaient été noyés par des inondations qui les auront transportés, puis déposés là où op les trouve aujourd’hui. Amelin mourut en 1755, avant d’avoir publié la plupart de ses recherches, et ses nombreux manuscrits, déposés à Saint-Pétersbourg, ont dû être utilisés par ses successeurs, et surtout par Pallas.

    1757. C’est une mutilation de l’ouvrage primitif ; De Strahlenberg était un officier suédois fait prisonnier à la bataille de Pultawa.

  1. Voyage, traduit par de Castera, vol. 1, p. 181.
  2. Reise durch Sibirien, 4 vol. in-8. Gœttingen, 1751. — Trad. franç. par de Keralio, vol. II, p. 32, in-12. Paris, 1767. — Voy. aussi : Tilesius, Mem. de l’Acad. i. Saint-Pétersbourg, vol. V, p. 423.