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première comprend les fossiles dont les analogues vivent encore sur les lieux mêmes où leurs ancêtres ont été détruits ; la seconde, ceux dont les analogues ont survécu à une grande catastrophe, mais qui ont dû être transportés par des inondations, tels que les grands quadrupèdes dont les ossements ont été accumulés sur certains points et dont les représentants existent actuellement sous des latitudes différentes. La troisième époque est caractérisée par les fossiles équivoques, c’est-à-dire ceux qui ressemblent aux espèces vivantes, qui toutes offrent des différences qui ne permettent pas de prononcer si ce sont les mêmes espèces dégénérées ou bien d’autres réellement distinctes. Enfin, dans la quatrième sont rangés les fossiles les plus anciens, dont les analogues n’existent plus et qui semblent avoir appartenu à une autre terre.

l’auteur, appliquant à ces quatres prétendues classes les divisions générales quelquefois usitées dans l’histoire des nations ou des races humaines, en époques historique, héroïque et mythologique, trouve que ses deux premières classes ou les plus récentes rentrent dans les temps historiques, la troisième comprenant l’âge héroïque et la quatrième correspondant au temps obscur de la mythologie.

Voilà cependant où en était encore en Allemagne, dans les premières années de ce siècle, les idées sur la succession des faunes et des flores fossiles ; remarquons que ce sont celles d’un des naturalistes les plus éminents de l’époque, l’un des plus instruits et des plus éclairés. Qu’était-ce donc que celles des autres ? car on peut dire aujourd’hui que les idées de Blumenbach sur ce sujet peuvent être toutes rangées dans sa quatrième époque, celle de la fable.

Dans son Manuel d’histoire naturelle[1], les pétrifications sont réparties dans trois classes : la première comprend celles dont les analogues existent encore (petrificata superstitorum) ;

    in-4. Gœttingue, 1803. — Ed. altern, 1810. — Journ. des Mines, vol. XVI, 1804.

  1. Traduction française de Soulange Artaud, in-8. Metz, 1803.