Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

formes organiques, et à nous amener ainsi de proche en proche jusqu’au tableau complet que nous offre aujourd’hui la nature dans les trois règnes.

On conçoit en effet que les caractères des animaux et des végétaux, à un moment donné de la vie du globe, peuvent nous éclairer sur la composition chimique de l’air et de l’eau, sur la température de l’atmosphère, sur la répartition des climats, la profondeur et l’étendue des mers et des lacs, la distribution et l’élévation des continents et des îles, etc. ; en un mot, il doit y avoir eu entre ces causes et leurs effets une solidarité nécessaire dont le temps n’a point complètement effacé les traces.
Point de vue biblique.

Enfin, il est un dernier point de vue que nous nous garderons bien de traiter, mais à l’égard duquel il est nécessaire que nous fassions ici une déclaration explicite. En Allemagne, comme en Angleterre et en France, on a souvent cherché à relier deux ordres d’idées différentes, à rattacher les données purement scientifiques à celles que fournissent les textes sacrés. Comme l’astronomie à la fin du seizième siècle, la géologie et la paléontologie ont rencontré des adversaires qui croyaient y voir des contradictions avec les récits de la Genèse, tandis que d’autres s’efforçaient de mettre les faits observés en accord avec la cosmogonie de Moïse. Mais les naturalistes qui sont entrés dans cette voie se sont, suivant nous, complètement mépris, et, sans s’en apercevoir, ont interverti les rôles. C’est seulement aux théologiens qu’il appartient de s’emparer des faits acquis à la science, de les comparer avec les textes précités, d’y trouver des ressemblances, des différences ou des confirmations. Les connaissances philologiques et celles de l’ exégétiste sont également