pendant son voyage ; mais après avoir bien étudié le terrain et saisi lui-même l’ensemble formé par les masses minérales qui le composent, il fait successivement l’histoire de chacune de ces masses, c’est-à-dire qu’il décrit la nature, la structure, l’étendue et la position respective de chacune d’elles, et, de cette manière, donne vraiment l’idée de la constitution minéralogique de la contrée. La préface de de Buch n’est pas moins judicieuse, lorsqu’il distingue les méthodes de descriptions géographiques, géognostiques et oryctognostiques et qu’il donne la préférence à la seconde, la seule qui, en effet, réponde au but que le géologue doit se proposer.
Pour exposer les idées et les faits qui se rattachent à la connaissance
des fossiles du centre et du nord de l’Allemagne proprement
dite, il serait assez difficile de suivre une marche
exclusivement géographique et par pays ; elle n’aurait d’ailleurs
qu’un très-médiocre intérêt, parce que les ouvrages iconographiques
ou représentant des restes de corps organisés sont
moins nombreux et moins importants que ceux dont nous avons
parlé jusqu’à présent ; aussi préférons-nous indiquer d’abord
les premières pensées qui ont germé dans l’esprit des naturalistes
même avant la Renaissance, mentionner ensuite quelques
observations du xvie siècle pour arriver enfin aux théories plus
importantes du milieu et de la fin du xviiie. Nous nous occuperons
après des publications iconographiques et des descriptions
locales de la même période.
Albert le Grand, Agricola
Celui que l’on a nommé à juste titre l’Aristote du moyen âge, Albert le Grand, n’avait pas méconnu, comme on l’a fait souvent depuis, l’origine véritable des fossiles. Dans son chapitre VIII, de Lapidibus, il s’occupe des différentes pierres représentant des empreintes ou des traces d’animaux, et suit en cela, comme en beaucoup d’autres points, l’école d’Avicenne.