Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

zoologiques des trilobites ont été complètement méconnus par l’auteur, qui ne fait aucune différence entre les fossiles secondaires et ceux de transition, et combat l’opinion émise par L. Moro, qui supposait la croûte de la terre brisée, puis soulevée par l’action du feu intérieur. Zeno croyait que le déluge avait occasionné la dispersion des coquilles rencontrées dans les diverses couches de la terre. Les coupes qu’il a données des carrières ouvertes le long de la Moldau ont été reconnues depuis pour être fort exactes, mais l’auteur n’en a déduit aucune idée théorique vraie sur la succession des couches de la contrée.

Peu après, de Born[1] mentionne un certain nombre de fragments de trilobites des environs de Prague, et, dans une lettre que lui adresse le comte Kinski[2], ce dernier signale les fossiles recueillis entre Zditz et Ginetz. Il reconnaît comme analogues aux trilobites de Dudley en Angleterre les nombreux restes d’animaux articulés des schistes argileux du pays, corps qui étaient alors désignés sous le nom d’Entomolithus paradoxus que leur avait imposé Linné, et que l’auteur pense avoir eu la faculté de s’enrouler et de se dérouler pendant leur vie. Pour de Born les schistes à crustacés font partie des formations primaires, et ces mêmes fossiles sont indiqués à la montagne de Wynice, auprès de Tmayn et sur d’autres points autour de Prague..

En 1791, J. C. Lindacker[3] décrit avec assez de précision la composition des terrains, qui environnent cette dernière ville ; il reconnaît leur origine sédimentaire, les alternances des diverses roches, la présence de pétrifications plus ou moins nombreuses, et signale celles des grès surtout comme les plus remarquables. Ce sont des fragments de trilobites provenant, entre autres localités, des bords de la Moldau, des environs de

  1. Lithophilacion Bornianum, 1772.
  2. Abhandl. einer Priivat-Gesellsch. in Bôhmen, vol. 1, p. 245. Prague, 1775.
  3. Mayer’s Sammlung physik. Aufsätze, etc., vol. I, p. 37. Dresde, 1791.