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J. Baubin, J. Jacob et Ferd. Bajer ou Bayer

Après la, description des coquilles recueillies aux environs des bains de Boll en Wurtemberg, par J. Bauhin[1] ; après E. Camerarius (Dissertationes, etc., in-8o. Tubiugen, 1712), qui croyait que les fossiles étaient le résultat de forces germinatives répandues dans les roches par la nature, nous voyons, en 1712, J. Jacob Bajer publier son Oryctographia Noriea, ou description succincte des objets rfœsiles du territoire de Nuremberg, avec les dessins des pierres figurées. L’auteur y traite méthodiquement, et dans des chapitres séparés, comme nous le ferions aujourd’hui, des divers sujets qui se rapportent à-la géologie du pays, et plus particulièrement des fossiles, ayant soin d’en séparer les corps qui n’ont que l’apparence de formes organiques et ne sont, comme on dit, que des ludi ou des jeux de la nature. Il décrit successivement les corps qui résultent du moulage intérieur et les autres de l’empreinte extérieure des vrais produits organiques, puis les restes de végétaux aussi bien que les coquilles bivalves et univalves ; Les Bélemnites sont mentionnées particulièrement, ainsi que les Ammonites ou cornes d’Ammon, qu’il rapproche des Nautiles. Il reproduit le dessin d’une médaille antique qui représente une tête de Jupiter portant des cornes de bélier, et celui d’une tête de Moise accompagnée des mêmes attributs, qui seraient l’origine du nom assigné à ces coquilles. Quelques commentateurs ont fait remonter cette désignation à Solinus, abréviateur de Pline, mais nous avons déjà dit que le texte du Polyhistor[2] n’ajoutait absolument rien à celui du grand naturaliste romain, que nous avons rapporté. Nous avons donc toute raison pour croire, jusqu’à ce que des documents plus circonstanciés aient été produits, que les anciens ne connaissaient pas les véritables Ammonites.

Les 6 planches triples de fossiles représentent ces corps, d’une manière très-reconnaissable aujourd’hui pour appartenir tous au lias et aux autres groupes jurassiques du pays. Ce

  1. De Lapidibaus metallicisque mire naturæ, etc., 1600. C’est le frère de Gaspard Bauhin, tous deux botanistes.
  2. Anté, p. 11.