Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en lieu à la surface du globe, depuis l’existence de la lumière (non pas de celle du soleil bien entendu) jusqu’à la naissance de l’homme sur les premiers continents, est divisée par lui en 6 périodes, dent l’énumération est précédée encore de raisonnements spéculatifs et abstraits, d’insinuations banales et de mauvais goût contre ceux qu’il désigne par l’épithète d’athées, etc. Mais nous épargnerons au lecteur toutes ces petitesses d’un homme d’esprit, quoique d’un esprit rarement juste. Nous lui épargnerons également l’examen de ces 6 périodes, dont la première a été déterminée par l’addition de la lumière, la seconde par des phénomènes chimiques et physiques, par l’intervention de l’Être suprême, qui a ordonne le premier arrangement (p. 125). Dans la troisième, la végétation qui a formé la houille s’est produite sans le concours de l’action solaire, puisque l’astre qui nous éclaire aujourd’hui ne fut créé que le quatrième jour, etc. Le tout est terminé par des commentaires sur les onze premiers chapitres de la Genèse.

Ces lettres de de Luc à Blumenbach ne sont donc pas de la science sérieuse, mais un mélange incohérent de toutes sortes de données incomplètes, empruntées aux sciences physiques et d’observation, avec addition d’idées théologiques ou mystiques ; c’est une association hybride dont on ne retire aucune instruction, aucune pensée nette, aucune application utile. Nous nous serions même abstenu de cet examen, si le nom d’André de Luc n’avait eu une certaine renommée aux yeux des personnes du monde, pour lesquelles il semble avoir écrit plutôt que pour les savants, et si par suite cette opinion ne s’était transmise jusqu’à nous, avec tous ses bénéfices, et sans plus ample informé.
Traité élémentaire de géologie

1810

Enfin, pour asseoir définitivement et sans prévention notre jugement sur le correspondant si fécond de la reine d’Angleterre, de Blumenbach, de la Métherie et de tant d’autres célébrités contemporaines auxquelles ses lettres s’adressaient, cherchons si, dans un ouvrage plus récent, dont le titre essentiellement scientifique promettait un exposé plus