Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je trouve des preuves évidentes que les montagnes inexplicables sont antérieures à celles qui doivent leur existence au « feu et à l’eau. Je borne donc mes recherches sur le passé « aux effets connus de ces causes connues ; tout ce qui est plus « ancien est lettre close pour moi. »

Cela posé, sous forme d’axiomes, de demandes et de réponses, il s’efforce de reconstruire un édifice abstrait, idéal, qui a bien quelques rapports avec celui que les géologues d’alors admettaient comme résultat général des faits acquis, mais aux différentes parties duquel on ne peut assigner ici aucun nom spécial, parce que l’auteur ne cite aucun nom particulier de lieu ni de chose à l’appui de chaque axiome formulé ou de chaque réponse qu’il adresse. Après une multitude de considérations et de raisonnements de la même nature, il est amené à ce qu’il regarde comme son argument fondamental, et s’exprime ainsi (p. 485) :

« Les continents qui existaient au temps de l’ancienne mer n’étaient pas une masse solide ; c’étaient des voûtes qui recouvraient d’immenses cavernes. Celles-ci étaient à plusieurs étages, comme les offices sous des palais. Malgré leur vaste étendue et leur profondeur, leurs colonnes étaient peu nombreuses ; tout y étant primordial, la continuité et la solidité des matières suppléaient au petit nombre des appuis. C’est ainsi que ces anciens continents étaient soutenus au-dessus du niveau de la mer, et son eau n’avait originairement aucun accès dans leurs cavernes. Les accidents particuliers qui arrivèrent au fond de cette ancienne mer, par les feux souterrains, ouvrirent des chemins à ces eaux dans l’intérieur de la terre, etc. Elles y produisirent les mêmes effets que sous le fond de la mer ; il s’y fit de grandes fermentations ; les voûtes furent ébranlées, et leur rang supérieur s’abattit sur celui qui les supportait. Alors les continents disparurent[1]… À la

  1. C’est à une cause de cet ordre, mais plus ancienne, que de Luc attribuait la dispersion des blocs erratiques. « L’eau introduite dans les galeries souterraines, où se trouvaient du feu et des matières prêtes à fermenter, occasionnait